De notre envoyé spécial à Rio,

« Ca fait déjà bien longtemps qu’il le mérite, le respect éternel ». Votre aigreur matinale post-défaite n’est pas dénuée de sens, on en convient bien volontiers, mais Michael Phelps a encore pris une nouvelle dimension ce dimanche soir dans la piscine de Rio. A 32 ans, après une grosse période d’arrêt, on s’imaginait que l’athlète le plus médaillé de l’histoire des Jeux olympiques venait à Rio pour une belle tournée d’adieu: il a pris l’or sur sa première course de la semaine. Sa 19e médaille de ce genre.

Ce qui est vraiment dingue, surtout, c’est qu’il a porté ce relais américain du 4x100 mètres. Lancé derrière les Bleus, Phelps a croqué Fabien Gilot pour créer un écart quasi définitif à mi-course. « Aussi rapide que mes coéquipiers ont pu être, l’extraterrestre qu’est Phelps a été plus rapide », avoue Gilot, beau joueur. En temps, ça donne du 47’12 au 100 mètres, soit la quatrième meilleure perf’ de tous les relayeurs, juste derrière les futurs favoris de la course individuelle, Adrian, McEvoy et Stravius. Monumental pour un mec qui ne court plus la distance depuis des années.

« Un sommet d'excitation »

« J'ai sincèrement cru que mon cœur allait exploser contre ma poitrine. Comme un sommet d'excitation que l'on a partagé durant cette course », expliquait-il après la course, sans doute surpris lui-même par ses émotions et sa performance. Proche des larmes, le nageur de Baltimore en a profité pour confirmer qu’il s’agissait bien de son dernier relais – « vous allez gérer, moi je me taille ». Mais certainement pas sa dernière course.

Engagé sur 100 et 200m papillon puis sur le 4x100 4 nages, ses épreuves fétiches, il est bien foutu avec la forme qu’il a d’aller claquer une nouvelle médaille d’or. C’est vrai que 19, c’est pas assez.