JEUX OLYMPIQUESSerrage de couilles, morsures et nez en sang, bienvenue au water-polo

VIDEO. JO 2016: Serrage de couilles, morsures et nez en sang, bienvenue au water-polo

JEUX OLYMPIQUESDouze ans après leur dernière apparition, les Français font leur retour dans ce sport à Rio...
Romain Baheux

Romain Baheux

De notre envoyé spécial à Rio,

Prenez une piscine. Mettez deux buts et un ballon. Puis, ajoutez y des mecs gaulés comme des frigos américains. Bizarrement, vous n’obtiendrez pas quelque chose de très fin et cela s’appelle le water-polo. Un sport que les Français disputent aux JO pour la première fois depuis vingt-quatre ans, où comme le dit l'adage, tous les coups sont permis. Enfin, presque.

Le Français Enzo Khasz marque un but contre le Monténégro le 6 août 2016 aux JO.
Le Français Enzo Khasz marque un but contre le Monténégro le 6 août 2016 aux JO. - Laurent Kalfala/AFP

Jeter de l’eau au visage de l’adversaire ? C’est bon pour votre passage dans la piscine de votre location au Lavandou. Ici, on discute davantage coups divers et variés. Mais attention, tout se passe sous l’eau, loin des yeux de l’arbitre. Même dans une piscine, le monde du silence porte bien son nom. « Tout ce qui n’est pas vu, tu as le droit, estime le Français Petar Tomasevic. Moi, un mec m’a déjà fracturé le nez, mais je ne me plains pas car moi aussi, j’ai brisé quelques dents. »

Historiquement, le water-polo s’est construit avec une certaine définition du duel. On parle d’un sport où le match le plus connu du grand public se nomme le bain de sang de Melbourne. Aux JO de 1956, les poloistes hongrois avaient vengé leurs compatriotes, dont l’insurrection à Budapest avait été sévèrement réprimée par l’Armée Rouge quelques mois plus tôt, dans une piscine australienne lors d’un match d’une violence rare contre l’URSS.

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« Quand il vient voir du water-polo, le public a toujours une vision plongeante sur le match, décrit Florian Bruzzo, le sélectionneur des Bleus, qui seront opposés mercredi aux Etats-Unis après deux défaites contre l'Italie et le Montenegro. «On nous assimile à des gladiateurs», avoue-t-il. «Il y a des fois où c’est vraiment compliqué dans l’eau, c’est la bagarre constante, poursuit Mehdi Marzouki, auteur du but de la qualification pour Rio. Tu penses plus à éviter les coups qu’à jouer. »

« On m’a mordu. Suarez, c’était rien à côté »

Et encore, on ne parle que des classiques coups de poing ou de genou dans les côtes. Car vous vous doutez bien qu’on a inventé plus vicieux. « Tu peux tomber sur des joueurs qui prennent le maillot de bain, voire très clairement les couilles, raconte Enzo Khasz. Moi, on m’a déjà mordu à l’épaule. Suarez à côté, c’était rien. J’ai pété un câble, je suis allé voir l’arbitre. "Je me suis mordu tout seul ?", je lui ai demandé. Il m’a dit qu’il n’avait rien vu. J’ai eu deux points de suture. »

« Plusieurs fois après des matchs, je me suis effondré dans mon lit, couvert de bleus et tordus de partout, rigole Petar Tomasevic. Là, tu te demandes pourquoi tu te fais tant souffrir. » Un titre de gladiateur, ça se mérite.