JO 2016: Au bout d'un week-end cata, la France est derrière le Kosovo et le Vietnam au tableau des médailles

De notre envoyé spécial à Rio,

A ce rythme-là, on va aller vérifier si un petit malin n’a pas caché une poupée vaudoue dans la soute de l’avion à Roissy. Après un samedi bien crado fini bredouille, le clan français a poursuivi son week-end lose aux JO : pas un escrimeur en quart, des judokas encore hors du coup, les filles du rugby sorties, tout comme le double Mahut-Herbert en tennis. Si le relais 4x100 m nage libre, ultra-attendu, a ramené l’argent, nous voici après deux jours derrière le Vietnam ou le Kosovo au tableau des nations. Quand même.

Bref, la France va mal et on commence sérieusement à se demander si l’objectif annoncé de dépasser les 41 médailles de 2008 ne va pas rapidement devenir caduc. Pour cela, il va falloir que deux de nos sports majeurs de la première semaine, j’ai nommé l’escrime et le judo, se réveillent fissa. Soucieux de relayer les craintes du peuple tricolore, nous avons appelé deux boss de l’épée et du kimono. Attention, cours de remontage de moral en trois actes.

• 1 : Relativiser les premiers revers

« Traditionnellement, on est moins bons sur les catégories les plus légères, glisseJean-Claude Senaud, directeur technique national du judo. On a beaucoup parlé de Walide Khyar qui combattait samedi mais il est encore jeune. » « Lauren Rembi finit quatrième mais il ne faut pas oublier qu’elle n’est que 43e mondiale, défend Isabelle Lamour, président de la fédération française d’escrime. Globalement en épée féminine, on avait une équipe jeune. »

• 2. Promettre des lendemains qui chantent

C’est plus vieux que le coup du silex et du feu. En des temps troublés, le leader se doit d’annoncer un avenir radieux pour remobiliser ses hommes. « On a encore beaucoup de très bons judokas, dont des champions du monde, annonce Senaud. On va notamment lancer Automne Pavia, Gevrise Emane, Loïc Pietri ou Clarisse Agbegnenou avant Teddy Riner. » « Il reste huit épreuves donc ça fait huit chances de titre, poursuit Lamour. Dans certaines, on a même les moyens de faire plusieurs médailles. »

• 3. Appuyez votre argumentaire d’un brin de bon sens bien de chez nous

« Ça ira mieux demain, on ne va pas se mettre la pression, juge la boss de l’escrime. Je n’ai pas envie de dramatiser la situation, l’ambiance est bonne au village. » « Je garde la tête froide, raconte le DTN du judo. C’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses. »

OK, personne ne flippe un peu donc ? « Franchement non, conclut Jean-Luc Senaud. Je stresserai si on arrive le jour du combat de Teddy (Riner) avec zéro médaille. Là, on se dirait qu’il y a un problème. » Si on peut éviter ça, c’est pas plus mal hein.