JEUX OLYMPIQUESJO: Comment la cérémonie d'ouverture met le boxon chez les Bleus

JO 2016: On y va ou non? La cérémonie d’ouverture met un boxon monstre chez les Français

JEUX OLYMPIQUESBeaucoup d’athlètes engagés samedi veulent être de la fête vendredi soir à Rio. Naturellement, les coachs ne sont pas d'accord…
La délégation française aux JO de Londres en 2012.
La délégation française aux JO de Londres en 2012. - AFP PHOTO / BEN STANSALL
Romain Baheux

Romain Baheux

De l’un de nos envoyés spéciaux à Rio,

On a lancé ça innocemment, comme on demanderait à un collègue s’il veut du sucre dans son macchiato ou si la côte Atlantique vaut le coup d’œil au mois de septembre. Et voilà qu’on a ouvert les portes des enfers et créé quelques silences gênants. Tout cela en posant une seule question lors d’une journée consacrée aux médias au Club France : « Serez-vous présent à la cérémonie d’ouverture des JO vendredi soir (20 h à Rio, 1 h à Paris) ? »

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Le malaise concerne exclusivement les athlètes engagés le lendemain. Car si devant votre télévision, le rôle des sportifs tricolores se résumera à un passage de quelques minutes derrière leur porte-drapeau Teddy Riner, il est en réalité bien plus exigeant, contraintes de l’organisation obligent.

« Une heure et demie de route, trois heures de parcage, une heure de cérémonie, de nouveau une heure et demie de bus, résume Florian Bruzzo, sélectionneur de l’équipe de France de water-polo, opposée au Monténégro samedi soir (dimanche 0 h 30 à Paris). Pas un seul de mes athlètes n’ose me dire que ça n’a aucune incidence physiologique. Il y a un mois et demi, je leur avais dit qu’on n’y irait pas. Mais depuis notre arrivée à Rio, ils me harcèlent… »

« Ce sont nos premiers Jeux, ça m’embêterait de rater la cérémonie, réplique l’un de ses joueurs, Mehdi Marzouki. Surtout que dans quatre ans, on ne sait pas si on aura la chance d’être à Tokyo. » Pour résumer le conflit qui agite la délégation française, on peut distinguer deux clans :

  • Les athlètes. Maintenant que je suis là, je veux des étoiles plein les yeux. C’est bien gentil de croiser Michael Phelps au self, mais on veut raconter à nos potes ce que ça fait de défiler au Maracana.
  • Les entraîneurs. Ils sont là pour penser aux sportifs et s’inquiètent de fatiguer bêtement leurs troupes en les laissant déserter le village olympique.

Si les archers français, engagés par équipes vendredi et samedi, ont prévu de passer leur soirée de vendredi devant la télévision, les handballeuses, opposées au Pays-Bas dès le lendemain midi, n’ont pas laissé filer l’affaire comme ça. « A Pékin et à Londres, j’avais manqué les deux cérémonies d’ouverture, grimace Alexandra Lacrabère. En plus, dans un stade mythique comme le Maracana, je ne voudrais pas la rater. »

A l’instar des basketteuses, elles devraient assister à une cérémonie light. Une fois le tour de stade bouclé, certains athlètes pourront s’éclipser et ainsi éviter d’attendre l’arrivée de toutes les autres délégations. « Si on peut faire cela, c’est OK, glisse le boss des handballeuses, Olivier Krumbolhz. Ma responsabilité pourrait être de leur dire non, mais je ne me vois pas les contredire sur un point qui leur tient autant à cœur dès le début de la compétition. »

« C’est la peste ou le choléra, lance Florian Bruzzo. En les laissant aller à cette cérémonie d’ouverture, je peux perdre un match de poule. En les empêchant, je peux perdre certains mecs qui m’en voudraient pour toute la quinzaine. » Mercredi soir, il devait annoncer aux poloïstes sa décision dans l’intimité du village olympique. Du coup, on n’a pas osé leur dire « à vendredi » en les voyant quitter le Club France.