OM: Michel est-il le pire entraîneur de l’histoire du club ?
FOOTBALL•Avec 25% de victoires en Ligue 1, Michel possède le moins bon bilan à l'Olympique de Marseille depuis Bernard Casoni en 2000...Nicolas Camus
Il avait encore dit, début avril, qu’il ne « démissionnerait jamais ». Et Margarita Louis-Dreyfus avait promis qu’il serait là jusqu’à la fin de saison. Mais la situation n’était plus tenable et Michel n’est plus l’entraîneur de l’OM depuis ce mardi matin. Le communiqué du club pour justifier son éviction est cinglant. « Compte tenu du comportement de Michel, notamment durant ces trois dernières semaines, la SASP Olympique de Marseille l’a suspendu avec effet immédiat et convoqué à un entretien préalable », peut-on lire sur le site du club.
Une fin violente pour un entraîneur qui a réussi en seulement neuf mois à se mettre tout le monde à dos, des supporters aux dirigeants. Le passage de l’Espagnol sonne comme un échec retentissant. Il restera comme l’un des pires coachs de l’histoire du club, à ranger aux côtés de Bernard Casoni, Abel Braga ou Javier Clemente.
Un bilan catastrophique
Il suffit de se pencher tout bêtement sur les statistiques pour se rendre compte du désastre. Notamment à domicile. Arrivé mi-août, Michel a gagné ses deux premiers matchs à la maison (Troyes et Bastia). Depuis, plus rien. Le Vélodrome est resté désespérément sevré de succès en Ligue 1. Les deux victoires en Ligue Europa et l’élimination de Montpellier en 16e de finale de la Coupe de France n’ont pas suffi à le consoler, et on le comprend.
Avec 8 victoires, 16 nuls et 8 défaites en championnat, Michel présente un bilan de 25 % de victoires. Il s’agit du pire bilan du club depuis Bernard Casoni en 1999-2000 (22 %). Ce dernier avait pris la succession de Rolland Courbis en novembre et péniblement assuré le maintien de Marseille à la dernière journée (15e). Mais sur une saison quasi complète, il faut remonter à 1958-1959 pour trouver pire. Le Suisse Louis Mauer avait fait descendre l’OM en deuxième division pour la première fois de son histoire, après seulement 6 victoires en 38 matchs.
La gestion du groupe
L’entraîneur a l’habitude d’être un paravent, prêt à tout pour défendre ses joueurs et assumé la responsabilité des échecs. Ce n’est pas le genre de Michel. Dès la fin septembre, l’Espagnol commence à charger ses joueurs, coupables selon lui de « vouloir se reposer » et de « choisir leurs matchs ». Il enchaîne en octobre en affirmant que seuls Mandanda et Diarra trouvent grâce à ses yeux. « Eux, ce sont des hommes, il nous en manque neuf autres ».
Au mercato, il met à l’aise Thauvin en expliquant qu’il ne le voulait pas. En mars, c’est Mendy qui prend, coupable de ne pas avoir une hygiène de vie de professionnel. On ne dit pas que les remises en cause ne sont pas nécessaires, évidemment. Les exposer sur la place publique n’est juste pas le meilleur moyen de fédérer. Et puis, ça fait quand même beaucoup pour quelqu’un qui avait promis à son arrivée qu’on ne « l’entendrait jamais dire du mal de [ses] joueurs ».
La com'
Cheveux gominés, tiré à quatre épingles dans ses costumes cintrés, Michel a très vite été catalogué comme un entraîneur charmeur. Ce qui n’est pas du tout un problème si le reste suit. Et c’est là que ça ne passe pas. Dès son intronisation, certains joueurs passés sous ses ordres avaient prévenu.
Surtout, la communication de Michel n’a jamais été comprise. Alors qu’il n’arrive à rien avec son équipe, il se permet de dire début mars qu’il se sent capable de prendre le poste d’entraîneur du Real Madrid que vient de libérer Benitez.
L’Espagnol manie également beaucoup l’ironie, ce qui est mal venu quand les résultats ne suivent pas. Le dernier exemple marquant, c’est lorsquela rumeur Jorge Sampaoli est arrivée sur la Canebière. « Vous pensez vraiment qu’il serait intéressé par cette équipe-là ? », répond l’ancien Madrilène. Il n’a pas forcément tort de le penser, mais il n’avait pas le droit de le dire.