RUGBYTournoi des VI Nations: Les Bleus racontent ces dix minutes «où ils ont tabassé la mêlée irlandaise »

Tournoi des VI Nations: Les Bleus racontent ces dix minutes «où ils ont tabassé la mêlée irlandaise »

RUGBYL’essai de la gagne de Médard a couronné une séquence de domination intensive de la mêlée tricolore...
Les Bleus ont fini par faire plier l'Irlande.
Les Bleus ont fini par faire plier l'Irlande.  - Michel Euler/AP/SIPA
Julien Laloye, à Saint-Denis.

Julien Laloye, à Saint-Denis.

Jusque-là, ça ressemblait beaucoup au France-Irlande de la dernière Coupe du monde. Beaucoup trop de morts chez les Verts, trop peu de ballons chez les Bleus, et l’impression que l’affaire nous échappait à la régulière, comme d’habitude. Et puis le miracle. Un temps fort de dix grosses minutes et surtout une série de pilonnages en mêlée, avant l’essai libérateur de Médard en première main. « On avait le souvenir de ce match du Mondial où on avait été dominants physiquement mais où ça n’avait pas suffi, résume le capitaine Maestri. On s’est dit qu’il fallait à tout prix remettre de l’intensité si on ne voulait pas vivre la même chose ». Making of de l’action.

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Etape 1 : Le pénaltouche plutôt que la pénalité

Les Bleus ont déjà fait l’aller-retour devant la ligne verte deux fois et les trois points tendent les bras à Plisson, une pénalité presque sous les poteaux est accordée par Jaco Peyper. Mais pour une fois, Guy Novès ne demande pas les 3 points depuis la tribune. « Je dis au capitaine que je peux la prendre, mais les coachs voulaient la penaltouche, détaille Plisson ». Dubois, le relais terrain de Novès, confirme. « On était dans un moment où on prenait le dessus, je crois que c’était le bon choix, les joueurs étaient dans le même état d’esprit ». C’est parti pour le bombardement.

« Guy, un avis ? pic.twitter.com/i5vmHRScZt — Boucherie Ovalie (@BoucherieOvalie) February 13, 2016 »

Etape 2 : Chouly tente d’y aller en force

Après une bonne prose en touche et un maul un peu désordonné, les avants français arrivent à redresser l’action dans l’axe de la défense irlandaise. Damien Chouly tente sa chance après une série de charges de mammouths. Il franchit la ligne mais Peyper, à qui on ne peut pas reprocher de ne pas mouiller le maillot pour apercevoir le ballon, n’accorde pas l’essai après consultation de la vidéo. « J’étais sûr que j’avais aplati mais bon l’arbitre n’était pas d’accord, en rigole Chouly. Heureusement que la mêlée d’après nous fait gagner le match ».

« l'arbitre m'a decedé pic.twitter.com/k0elI184F5 — philippe (@philousports) February 13, 2016 »

Etape 3 : Essorage du pack adverse

Déjà de fort belle tenue en première mi-temps, la mêlée française vient juste d’être renforcée par Slimani et Ben Arous, les deux piliers titulaires un poil décevants contre l’Italie la semaine précédente. C’est le moment de la revanche. Une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, l’Irlande est écrabouillée en mêlée sans que jamais l’arbitre sud-africain ne daigne mettre son sillet à la bouche. « Je pensais qu’ils prendraient un carton et que ce serait plus simple à 14 », peste Dubois. « On sentait qu’on reprenait le dessus, quand les "deux gros" sont rentrés, je me suis dit c’est bon, c’est la troisième couche », se rassure Plisson.



Etape 4 : L’éloge de la patience

Pas de carton, pas de pénalité, et la sensation désagréable que tout ça va mal se finir. Bonneval commence légèrement à stresser depuis son aile. « Tu regardes le chrono, tu vois que le temps passe et tu te dis que t’as de moins en moins de temps pour passer devant ». Pareil pour Plisson, qui regarde ses avants se tuer à la tâche sans résultat. « Au moment où on les tabassait en mêlée, on a senti un stade archi plein derrière nous. Quand t’entends 80 000 personnes se lever et hurler comme ça, puis chanter la Marseillaise, tu te dis "Il faut qu’on marque, il n’y a pas moyen" ».

Etape 5 : Médard, la libération

Les Bleus qui auraient pu finir le coup plus tôt s’ils avaient joué au large avant la première mêlée, ont l’intelligence de ne pas s’obstiner à chercher l’essai de pénalité qu’on attendrait encore dimanche. Machenaud décide de servir l’arrière toulousain qui se rattrape d’un match moyen en réussissant le crochet qu’il faut. « Je me suis relevé, j’ai vu Max dans l’en-but, j’étais content », résume Slimani. Comme souvent, la mêlée a fait le boulot pour les autres. Les Bleus tiennent le coup jusqu’au bout et se rassemblent en rond à la fin du match. Maestri reste pudique. « A la fin, c’était émotionnellement fort, on avait en tête beaucoup d’épisodes douloureux contre cette équipe. Ça faisait cinq ans qu’on attendait ça ». Nous aussi.

« VIDÉO. L'essai de la victoire, signé Maxime Médard !!! (10-9) https://t.co/cP7IRhUVUE #FRAIRL #6Nations pic.twitter.com/0dkHDqCO0r — francetv sport (@francetvsport) February 13, 2016 »