NBA: Les pires questions de la presse étrangère à Kobe Bryant pour ses adieux
BASKET•Le quintuple champion NBA va raccorcher ses baskets à la fin de la saison...Philippe Berry
C’est l’un des plus grands athlètes de l’histoire. Quintuple champion NBA, 17 fois All Star, Kobe Bryant rangera ses baskets au placard le 13 avril 2016 – soyons honnêtes, les Lakers, derniers de la conférence Ouest, n’ont aucune chance de se qualifier pour les playoffs. Du coup, cette fin de saison régulière fait office de tournée d’adieux pour le Black Mamba, qui a répondu aux questions téléphoniques des journalistes de la presse étrangère, lundi. Avec, jusqu’au bout, un professionnalisme à toute épreuve et une patience infinie pour un exercice à se taper la tête contre le parquet.
146 journalistes, 20 questions
Un peu de background pour ceux qui ne connaissent pas le principe d’un « conf call ». 146 journalistes de 24 pays sont au bout du fil. On indique son nom, sa publication et son territoire. Envie de poser une question ? Appuyer sur « *1 ». En 25 minutes, un athlète a le temps de répondre à environ 20 questions, soit une chance sur huit de poser la vôtre. La NBA ne filtre pas en amont les plus intéressantes. Le modérateur appelle votre nom, sans doute par ordre d’arrivée, et vous pouvez parler à Kobe. La politesse, c’est de le féliciter pour sa carrière ou de le remercier pour son temps, puis de lui poser sa question. Et mardi, comme souvent, on a eu :
- La question ethnocentrique, dont tout le monde se fout. Souvent, c’est une spécialité asiatique : « Je suis de Shanghai, et tu viens souvent à Shanghai. Tu comptes encore venir à Shanghai après quand tu seras en retraite » (Oui, Kobe pense à aller à Shanghai pour « promouvoir le basket » et « aider les enfants ».)
- La question ethnocentrique sportive, dont tout le monde se fout, sauf les journalistes du même pays : « Je suis argentin, que penses-tu de Manu Ginobili et de ce qu’il représente pour l’Argentine ? » (Kobe pense que Manu « est un grand joueur, un compétiteur ».)
- La question que personne n’arrive à comprendre à cause d’un accent à couper au couteau ou parce que le journaliste appelle depuis sa cave : « SCRHHCHHSCRRHH SCHRHHHT FRRRRR Kobe PRRRRR KRRRRR, do you agree ? » (Kobe est poli et demande de répéter, mais le son est toujours aussi pourri. Next.)
- La question « C’est quoi ton conseil pour », qui est la seconde pire du monde après « Quel est votre secret minceur » des journalistes people : « Dante Exum vient de se déchirer les ligaments croisés, un conseil pour bien revenir ? » (Kobe pense que Dante est « un jeune joueur fantastique » et « qu’il rebondira ».
- La question que tu détestes et qu’on t’a déjà demandée 157 fois dans ta carrière, mais qu’on te repose quand même une 158e fois juste pour t’emmerder : « Dans l’histoire de la NBA, entre Michael Jordan et Magic Johnson et tous les autres, à quelle position tu te classes, derrière eux ou à leurs côtés ? » (« Je ne me demande pas à quelle position je suis, c’est un débat un peu vain. Ce qui est plus intéressant dans une légende, c’est l’impact que tu as eu sur les joueurs de ton époque et sur la génération future ».)
- La question fils de pute, limite insultante : « Si les fans ne votent pas pour toi ou que les coaches ne te choisissent pas, souhaites-tu avoir un rôle honorifique au All Star Game ? » (« Non. Si c’est le verdict, je le respecterai. J’ai eu la chance incroyable d’avoir participé à de nombreux matches All Star. A un moment, il faut savoir passer la main »).
Que Kobe compte-il faire après avoir raccroché ? Envisage-t-il une carrière de consultant ou d’entraîneur ? Ou explorer une voie artistique, alors qu’il s’est dit passionné de « storytelling » après le documentaire Kobe Bryant’s Muse ? Comment va-t-il gérer son empire médiatique ? Une carrière au plus haut niveau a-t-elle détruit son corps ? Regrette-t-il de ne pas avoir arrêté au sommet ? Son contrat mirobolant a-t-il retardé la reconstruction des Lakers ? On ne le saura jamais.