Angleterre-France: «On voulait montrer que l'on restait forts», expliquent les Bleus
FOOTBALL•Blaise Matuidi et les Bleus ont été rattrapés par l’émotion face à l’Angleterre quatre jours après les attentats terroristes à Paris…J.L.
De notre envoyé spécial à Londres,
Ca leur est tombé dessus d’un coup. Comme si ces trois jours coupés de la terrible réalité, d’abord à Clairefontaine et puis à Londres, les avait rattrapés sans prévenir. Les Bleus avaient envie de bien faire, envie « de gagner pour le peuple français », tous nous l’ont dit en passant, mais la tête n’a pas suivi. Les jambes non plus, coupées par cet avant-match si fort en émotion. La Marseillaise menaçait de faire pleurer tout un pays, mais c’est peut-être la minute de silence qui nous a soulevé les tripes encore un peu plus, si c’est possible, après les attentats de vendredi.
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Certains n’avaient pas envie de parler, mais d’autres ont dit des mots forts, les yeux rougis et des sanglots dans la voix. Yohan Cabaye a essayé, pas loin du sanglot : «C’est difficile, car on voulait représenter notre pays et les familles des victimes. L’accueil des Anglais a été parfait, on a essayé de faire du mieux possible ». Puis sont arrivés Bacary Sagna et Blaise Matuidi, graves, émus, touchants. Sagan d’abord : «L’accueil du public a été formidable, La Marseillaise chantée par tout le monde aussi. On voulait montrer qu’on restait forts malgré ce qui s’est passé, montrer qu’on a envie de se battre. Quand le peuple français est touché, ça nous touche aussi, forcément. Ca va rester dans les têtes pas mal de temps, je pense ».
« On a montré ce que c'était la vraie vie ce soir»
Matuidi ensuite : « C’est un moment très émouvant, un moment qu’on n’a plus envie de revivre. On a vécu trois jours horribles. Plus jamais ça. Mais c’était bien de jouer ce match, les Anglais nous ont rendu un formidable hommage, ils ont été fabuleux. Ce (mardi) soir, on a montré ce que c’était que la vraie vie, en étant unis malgré les différences de nationalité, de religion. Mais c’était très dur, on reste des êtres humains. Maintenant, il faut aller de l’avant même si c’est facile à dire après ce qui s’est passé. La Marseillaise, ça a été un moment très compliqué parce qu’on a pensé à toutes les victimes, à leurs familles, à toutes ces horreurs. Je vais m’arrêter là parce que je n’ai plus les mots ».