Dopage en Russie: «Il devrait y avoir la même enquête sur le Kenya ou l'Ethiopie», demande un lanceur d'alerte russe
ATHLE•Il a témoigné dans l'enquête de l'AMA...20 Minutes avec AFP
Un lanceur d'alerte russe qui a collaboré avec l'Agence mondiale antidopage (AMA) dans son enquête sur la corruption et le dopage dans l'athlétisme russe a appelé mercredi à regarder aussi ce qui se passe dans d'autres pays, comme le Kenya et l'Éthiopie.
« C'est injuste de se concentrer uniquement sur la Russie. Il devrait y avoir la même enquête sur des pays comme le Kenya et l'Éthiopie. Les meilleurs athlètes de ces pays gagnent bien plus d'argent que les Russes. Mais ils ne sont contrôlés que de manière très limitée », a déclaré Andrey Baranov au quotidien britannique The Guardian.
Dans son rapport explosif publié lundi, l'AMA avait, elle aussi, estimé que «la Russie n'est pas le seul pays, ni l'athlétisme le seul sport, à faire face au problème du dopage organisé». «Le Kenya a un vrai problème. S'ils ne travaillent pas sérieusement (contre le dopage), je pense que quelqu'un le fera pour eux», avait lancé sans détours lundi Dick Pound, président de la commission indépendante de l'AMA.
Une suspension de l'IAAF?
Si Baranov, qui est agent de coureurs, pointe les défaillances de la Fédération russe, il ne veut pas qu'elle soit la seule à être pointée du doigt. «Lamine Diack, l'ancien président de l'IAAF, a été mis en examen. Pourquoi personne ne réclame une suspension de l'IAAF jusqu'à ce qu'elle prouve qu'elle a les mains propres?», s'interroge-t-il dans son entretien au Guardian.
L'IAAF se réunira vendredi pour statuer sur une éventuelle suspension de la Russie de toute compétition, dont les JO 2016. « Je suis d'accord à 100% avec l'AMA que les choses doivent changer. La Fédération russe a un nouveau président et un nouvel entraîneur en chef. Ils font de leur mieux pour faire le ménage. Peut-être que ça ne va pas aussi vite que certains l'aimeraient mais c'est une nouvelle équipe qui a pris le pouvoir », a-t-il ajouté.
Andrey Baranov a par ailleurs confié qu'il n'était pas rassuré après avoir participé à l'enquête. « Bien sûr que je suis inquiet mais que voulez-vous ? Il fallait que je le fasse pour l'avenir. J'ai eu vent que l'entraîneur russe Alexei Melnikov avait demandé aux entraîneurs d'athlètes que je représente de me quitter. C'était une sorte de chantage. Moi j'essaye d'aider les athlètes à défendre leurs droits, mais personne ne leur explique en Russie quels droits ils ont », a-t-il souligné.