De notre envoyé spécial à Cardiff,

Le sens de la formule de Patrice Lagisquet nous avait bien plu samedi. « Les statistiques apportent la vérité du passé, elles ne disent rien de celle de l’avenir », nous avait dit l’entraîneur des arrières français, d’humeur poétique. A propos de France-Irlande, elles apportent en tout cas la vérité du présent et de ce qu’on a vu au Millenium. Une équipe qui n’a pas fait le poids.

La possession : 70 % en faveur de l’Irlande

Même dans ses grands soirs de démonstration domestique, le Barça ne monte pas à ce niveau d’insolence. En dehors de dix minutes prometteuses, non concrétisées par deux pénalités manquées par Michalak et Spedding, la France n’a pas vu le ballon et a passé sa vie dans son camp.

La décla de Fofana : « Avant leur dernier essai, si on arrête de perdre les ballons après deux-trois temps de jeu, on rivalise largement. Mais on n’est pas arrivé à conserver le ballon et a été pris sur les zones de rucks »

L’avancée balle en main : 250 mètres pour les Bleus… 436 pour l’Irlande

En dehors de Spedding, qui a réussi à se mettre en valeur sur une ou deux relances (67 mètres parcourus ballon en main), les Bleus n’ont jamais avancé avec le ballon les rares fois où un homme en vert leur laisser deux secondes pour jouer avec.

La décla de Dulin : « On n’a pas été capable de tenir le ballon, d’être dans l’avancée pour mettre les Irlandais à la faute. C’est dommage car je pense qu’on est capable de le faire »

La défense : Les Bleus ont plaqué deux fois plus

En première mi-temps, les Irlandais sont tombés comme des mouches devant la férocité des plaquages français. Les supporters tricolores ont même scandé le nom de Picamoles plusieurs fois quand celui-ci a tamponné Sexton. Sauf qu’à force de défendre (180 plaquages contre 97), Les Bleus ont fini par s’épuiser.

La décla de Maestri : « On avait l’impression d’être dominants en défense, ils ont pété des joueurs hyper importants pour eux. Le match était très engagé, ça a tapé fort. Mais offensivement on a été trop faibles ce soir, pas assez rigoureux pour les mettre en difficulté.

La conquête : Deux touches perdues qui coûtent cher

Si les Bleus ont été moins pénalisés que les Irlandais, une sacrée performance quand on a à peine le temps de reprendre son souffle entre deux vagues vertes, ils ont été dévorés en conquête. 8 mêlées à 4 pour l’Irlande, et surtout deux ballons perdus en touche, à chaque fois dans les 22 mètres adverses ?

La décla de Tillous-Borde : « En touche on a perdu beaucoup de munitions, ils nous ont contrés trop de fois. Sur le jeu au sol, ils ont gratté pas mal de ballons. Et dès lors c’était compliqué de lancer notre jeu. »