De notre envoyé spécial à Twickenham (Angleterre),

Derrière les grilles du Pennyhill Park, lieu de résidence du XV de la Rose, la semaine s’annonce très légèrement tendue. On plaisante mais les Anglais, battus par les Gallois à Twickenham (25-28), joueront leur peau dans leur Coupe du monde samedi contre l’Australie. Pour éviter de devenir le premier pays organisateur principal à sortir dès les poules, les hommes de Stuart Lancaster doivent rapidement corriger quelques points. Petits conseils.

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Se sortir de la pression populaire

« On a conscience qu’on a laissé tomber nos supporters en ne terminant pas convenablement ce match. On est vraiment désolé. » Avec sa mine de chien battu, le capitaine Chris Robshaw respire la trouille de décevoir un pays qui ne demandait qu’à voir ses protégés sacrés le 31 octobre. Dimanche matin, les battus de Twickenham se faisaient tailler par les médias anglais qui évoquent déjà d’un « désastre ». « L’important sera de ne pas faire attention à tous les titres des journaux et aux critiques, explique le troisième ligne James Haskell. Il faut maintenant faire le dos rond, travailler dur et sans tricher. » Et oublier les risques de traumatisme national.

Redevenir plus anglais

Mais où sont passés les Anglais froids et méchants dans les moments difficiles ? Malgré une équipe de départ hyper physique, le XV de la Rose n’a pas réussi à punir des Gallois qui n’ont longtemps demandé que ça. « On s’est laissés aller », peste le deuxième ligne Joe Launchbury. A une autre époque, les Anglais n’auraient jamais vainement tenté de mettre un essai sur leur dernière pénalité et auraient assuré le nul. Allez, c’est maintenant l’heure de se relancer avec une bonne vielle spécialité maison, la mêlée. En 2007, il avait ainsi enfoncé le nez des piliers des Wallabies dans la pelouse du Vélodrome en quart de finale. Le XV de la Rose comme on l’aime.

Faire moins de fautes

Perdre sur une pénalité de cinquante mètres à cinq minutes de la fin, ça fait très mal. L’éviter, c’est bien mieux. Dans les couloirs de Twickenham, les Anglais ont passé leur temps à pester contre les douze fautes laissées aux Gallois. « On n’a pas le droit de faire ça, c’est ridicule, s’agace le demi de mêlée Ben Youngs. Ça nous a coûté le match. » Cette semaine, les Anglais vont avoir droit à un sérieux rappel au règlement à leur centre d’entraînement de Bagshot. Histoire d’éviter une élimination pour une faute stupide.

S’inspirer des Français

C’est bien la preuve qu’on ne sait plus trop à quoi se raccrocher dans les rangs anglais. Après le match, Ben Youngs et Stuart Lancaster ont voulu relativiser l’affaire en ressortant le passif des Bleus. Le premier a évoqué la présence française en demie en 2007 malgré un revers inaugural contre l’Argentine là où le second a rappelé « les deux défaites en poule de 2011 qui ne les avaient pas empêchés d’aller en finale ». Ça sent la petite séance vidéo sur le France-Nouvelle-Zélande de 2007 tout ça.