La Lettonie, de retour en quarts de finale de l'Euro après quatorze ans d'absence, ne représente pas une grande menace pour les basketteurs français, qui auront une belle occasion mardi d'accéder au dernier carré. Il est difficile d'imaginer un faux-pas des Bleus contre l'équipe balte, absente de la Coupe du monde l'an passé et onzième place du précédent championnat d'Europe en 2013.

La Lettonie fut pourtant un cador du continent dans les années trente, quand elle remporta le titre lors de la première édition (1935) puis la médaille d'argent (1939) avant d'être annexée par l'URSS. Depuis son retour à l'indépendance en 1991, la sélection balte n'a eu qu'un seul quart de finale à se mettre sous la dent en 2001, stoppée alors par la Yougoslavie, lauréate de l'épreuve. Elle a surtout été reléguée dans l'ombre par les résultats de son encombrante voisine lituanienne, triple championne d'Europe (1937, 1939, 2003), médaillée d'argent à deux reprises (1995, 2013) et troisième en 2007.

Cette année, au premier tour, la rivalité balte a tourné à l'avantage de la Lituanie (49-68), qui a pris la tête du groupe D, disputé à Riga. Devant son public, la Lettonie a fini par arracher la deuxième place avec trois victoires, contre l'Estonie (75-64), la République Tchèque (72-65) et la Belgique (78-67), et une seconde défaite (74-75) contre l'Ukraine, pourtant décimée.

Gobert aura à qui parler dans la raquette

Le succès contre la Slovénie (73-66) a confirmé le renouveau de cette équipe relativement jeune (huit joueurs nés en 1989 ou après), sans joueurs NBA ni naturalisés, dont le jeu est basé sur la défense (67,7 points encaissés en moyenne) et le collectif (19 passes décisives contre la Slovénie). En l'absence du jeune prodige Kristaps Porzingis (20 ans, 2,16 m), drafté par les New York Knicks, la Lettonie peut compter sur deux intérieurs de grande taille: Kaspars Berzins (2,11 m) et Rolands Freimanis (2,10 m).

Le meneur Janis Strelnieks (17 pts, 8 rbds, 6 pds contre la Slovénie), a goûté à l'Euroligue. L'arrière du Panathinaïkos Janis Blums, auteur de 32 points contre la France lors de l'Euro 2011 (victoire des Bleus 89-78), est toujours là mais commence à faire son âge (33 ans). Le coach Ainars Bagatskis, ex-joueur de Dijon (2000-2001), a lui pris les rênes de la Lettonie en 2010 pour lui permettre donc de retrouver le «top 8». Cela représente déjà un accomplissement pour cette équipe limitée dans les rotations.