Coupe du monde de rugby: Comment les Bleus choisissent leur compagnon de chambre
RUGBY•Après la préparation, la colocation va se poursuivre lors du Mondial...Romain Baheux
«Je vois davantage Frédéric Michalak que ma femme », sourit Sébastien Tillous-Borde. Placés dans la même chambre à Marcoussis, les deux hommes vivent ensemble depuis le coup d'envoi de la préparation début juillet et vont poursuivre leur cohabitation pendant le Mondial (18 septembre-31 octobre). Mais comment les Bleus, qui disputent leur ultime match de préparation samedi contre l’Ecosse, ont-ils formé leurs binômes ? Explication en quatre catégories.
Les « On ne se connaît pas trop mais ça le fait »
Pour créer des affinités, Philippe Saint-André et son staff n’ont pas hésité à tester des tandems durant la préparation, sans tenir toujours compte des clubs d’appartenance des uns et des autres. « On m’a mis avec Yoann Maestri, raconte le troisième ligne clermontois Damien Chouly. Ça s’est fait un peu comme ça mais ça fonctionne bien pour l’instant. On a le même rythme. De toute façon, tu sens très vite s’il y a des problèmes de ce côté-là. » Coéquipier au Stade Français, Alexandre Flanquart et Rabah Slimani ont également appris à se connaître de plus près durant la préparation. Verdict ? « Tout va bien », explique le deuxième ligne. Ouf.
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Les « On joue ensemble donc on dort ensemble »
Le staff n’a pas placé les hommes au hasard. S’ils partagent la même chambre, c’est aussi parce que Frédéric Michalak et Sébastien Tillous-Borde, par ailleurs partenaire en club, composent la charnière du XV de France. « Philippe aime bien mettre les demis de mêlée avec les 10, c’est sûrement calculé pour que l’on travaille ensemble », se marre le demi de mêlée toulonnais. Dans la piaule, ça discute donc sortie de balle, comme Tillous-Borde avait l’occasion de le faire avec son ex-coloc, le demi d’ouverture de Clermont Camille Lopez.
Michalak et Tillous-Borde font même du vélo ensemble LOIC VENANCE/AFP
Les bons potes
« Il y a quelques "vieux couples" qui ont leurs habitudes donc on les laisse ensemble », explique Philippe Saint-André. Anciens partenaires à Perpignan, le pilier Nicolas Mas et le talonneur Guilhem Guirado insistent pour partager leur chambre. Autre duo inséparable, Yoann Huget et Wesley Fofana. Lors du Tournoi 2014, le premier avait d’ailleurs dédicacé son essai contre l’Ecosse au second, blessé, en dessinant dans les airs le W de son prénom. Mignon tout plein.
Les ronfleurs
La catégorie la plus redoutée au monde. Quiconque a déjà partagé sa chambre avec un ronfleur connaît la torture de passer la nuit avec une turbine à quelques mètres. Nommé chaperon d’Uini Atonio à son arrivée à l’automne 2014, le bilingue Benjamin Kayser avait rapidement abandonné dans sa piaule le pilier néo-zélandais, bruyant comme pas deux la nuit.
Hormis le capitaine Thierry Dusautoir, ils sont les seuls privilégiés à posséder leur chambre individuelle à Marcoussis. Une fois au Royaume-Uni à partir du 12 septembre, l’excuse du ronflement ne suffira toutefois plus pour demeurer seul à l’hôtel. Il va donc falloir trouver quelqu’un pour partager les nuits de Mathieu Bastareaud, autre gros ronfleur du groupe tricolore. « Je veux être avec Eddy Ben Arous, annonce le Toulonnais. Je n’en dis pas plus, il comprendra pourquoi. » Si on était le pilier du Racing, on préparerait nos boules Quies.