INTERVIEWMondiaux d'athlétisme: «Je lui ai dit "cherche le plaisir"», raconte le père d’Alexandra Tavernier

Mondiaux d'athlétisme: «Je lui ai dit "cherche le plaisir"», raconte le père d’Alexandra Tavernier

INTERVIEWLa Française a obtenu la médaille de bronze avec un jet à 74,02m…
Propos recueillis par Julien Laloye

Propos recueillis par Julien Laloye

«J’ai à peine eu le temps de la serrer dans mes bras, là elle est partie dans la spirale des journalistes et du protocole, j’espère la voir au club France dans la soirée. » A défaut de pouvoir féliciter sa fille Alexandra, médaillée de bronze en lancer du marteau à Pékin, Christophe Tavernier, qui l’a aussi entraînée jusqu’à l’an passé, répond aux journalistes qui veulent en savoir plus sur la championne du monde espoir de la discipline. Qui, malgré ses 21 ans, n’est pas si novice à ce niveau.

>> La 6e journée des Mondiaux à revivre en direct par ici

Vous attendiez-vous à tout ça ?

C’est la preuve qu’on peut faire des médailles même en étant très jeune. L’objectif, c’était de rentrer dans les huit en finale, mais à partir du moment où elle avait la quatrième perf’de l’année et que la troisième a été éliminée en qualification, il y avait l’espoir d’une médaille. On ne se fixe jamais de limites avec Alexandra !

Vous êtes son père, vous avez été son entraîneur jusqu'à l’an passé, c’est une sorte de récompense familiale, non ?

Ce n’est pas une récompense, mais la fierté de la voir gravir les échelons depuis dix ans qu’elle fait du lancer, voir qu’elle n’a pas été dépassée par les événements à son âge, c’est fort.

Vous l’avez aidée à préparer sa finale ?

Je ne suis plus son entraîneur mais je suis toujours là pour l’accompagner dans les grandes compétitions et lui faire suivre notre protocole d’échauffement. Celui d’avant la finale ? La routine, deux tours de stade à la course, et puis surtout le relationnel, ce qu’on peut dire à une athlète pour qu’elle fasse le plein de confiance, même si elle n’en avait pas besoin.



Quels ont été vos derniers mots avant de la laisser à son concours ?

Je lui ai dit « cherche le plaisir et essaie de construire ton concours » ! Ne pas rentrer à fond et avoir de la constance. Bon, elle n’a pas vraiment réussi, mais elle a fait le premier jet qu’il fallait.

Comment Alexandra est-elle arrivée au lancer du marteau ?

Nous sommes une famille de lanceurs. La mère lance, le père lance, et même le petit frère lance, c’est le meilleur de France chez les cadets. Alexandra a commencé vers 12/13 ans, mais elle a d’abord tout essayé. Son premier titre, c’est en vitesse avec le relais ! Après, elle a fait du disque, du poids, et enfin du marteau, parce que ça lui permettait de rentrer en équipe de France.

Dans la foulée de sa médaille, France 2 a passé un sujet sur sa passion du tricot. C’est le secret de son succès ?

(Rires) Le coup du tricot, c’est son entraîneur qui l’a trouvé pour l’aider à rester concentrée et éviter qu’elle ne passe pas trop de temps devant la télé ou l’ordinateur. Ça sert à aiguiser sa patience, un concours, c’est long.