Logo des JO 2020: Les accusations de plagiat affluent du monde entier
JO-2020•Depuis quelques semaines, l’auteur du logo des Jeux olympiques de Tokyo est sur la sellette, accusé d’avoir « emprunté » les travaux d’autres créateurs…M.C.
Les épreuves des Jeux sont encore loin, mais le créateur du logo controversé des JO de Tokyo 2020 doit ramer ferme face aux accusations de plagiat qui arrivent des quatre coins du monde depuis quelques semaines. La dernière réclamation en date vient d’un designer américain qui accuse le créateur japonais Kenjiro Sano d’avoir copié son travail pour réaliser le logo d’un musée et d’une bibliothèque du centre du Japon. 20 Minutes retrace la chronologie de la polémique.
Le designer belge qui a lancé l’affaire
« J’ai vu ça hier soir sans vraiment en croire mes yeux… » publie sur son compte Facebook le designer belge Olivier Debie, le 27 juillet. Pour lui, il ne fait aucun doute que le logo récemment dévoilé des Jeux olympiques de Tokyo reprend le design qu’il a créé en 2011 pour le Théâtre de Liège.
J’ai vu ça hier soir sans vraiment en croire mes yeux…
Posted by Olivier Debie on lundi 27 juillet 2015
J’ai vu ça hier soir sans vraiment en croire mes yeux…
Posted by Olivier Debie on lundi 27 juillet 2015
J’ai vu ça hier soir sans vraiment en croire mes yeux…
Posted by Olivier Debie on lundi 27 juillet 2015
Kenjiro Sano rejette les accusations de plagiat et annonce qu’il envisage de porter plainte. « C’est un emblème né de mon imagination, une œuvre de ma création », assure-t-il le 5 août devant une salle emplie de journalistes à Tokyo. Le Comité international olympique (CIO) dit lui ne pas voir de problème.
Un logo espagnol
Rapidement, un autre rapprochement est fait sur Internet avec une image créée par la société espagnole Hey Studio pour une application de fonds d’écrans pour smartphones « Wall for Japan », en soutien aux victimes du tsunami de 2011.
La bière sans alcool qui fait mousser la polémique
Le 14 août, le créateur du logo des JO présente ses excuses pour d’autres images publicitaires que sa société avait conçues pour l’entreprise japonaise de boissons Suntory. « Une enquête interne a révélé que nous avions partiellement utilisé des images conçues par des tiers pour certaines de nos créations », écrit-il dans un communiqué. Il demande à Suntory de ne plus utiliser 8 des 30 illustrations de sacs publicitaires créés pour la promotion d’une bière sans alcool, mais continue de rejetter fermement toute accusation de plagiat concernant le logo des JO.
Sont retirés de la campagne de Suntory des images de lunettes de soleil, baguette de pain et croissant, pancarte, ainsi que des dessins d’une nageuse ou d’un livre dont les « originaux » viennent d’ailleurs, selon les internautes.
A g., un sac dessiné par Kenjiro Sano. A dr., une image disponible à la vente sur le site Second Life marketplace.
Un détour par le Costa Rica
L’affaire n’est pourtant pas terminée. Le 18 août, un zoo de la ville japonaise de Nagoya demande des éclaircissements sur un logo que Kenjiro Sano a réalisé pour lui. Le visuel a en effet été accusé de ressembler d’un peu trop près à celui d’un musée national du Costa Rica, ce que dément le designer nippon.
Les Etats-Unis
Dernière polémique en date, révélée ce vendredi par l’agence nipponne Kyodo : le designer américain Josh Divine croit reconnaître l’une de ses créations dans le logo réalisé par Kenjiro Sano pour un musée et une bibliothèque à Ota, dans la préfecture de Gunma, au centre du Japon. « Voir quelqu’un faire passer votre propre travail pour le sien est insultant », a déclaré Josh Divine. Il dit envisager une action en justice.
A g., le logo de Kenjiro Sano figure les lettres « BITO » : le « BI » de « bijutsukan » (musée en japonais) et le « TO » de « toshokan » (bibliothèque). A dr., le logo du designer américain Josh Divine.