VIDEO. Départ, vitesse... Les anecdotes que vous ignorez sur les 24 Heures du Mans
AUTOMOBILE•Le coup d’envoi de l’édition 2015 sera donné samedi après-midi…Guilhem Richaud
Quatre-vingt-trois éditions, et au moins autant d’histoires. Les 24 Heures du Mans sont devenues une course mythique. Pour certains la plus grande au monde. En 2012, le magazine National Geographic les a même positionnées en première position du classement mondial des événements auquel tout amateur de compétitions sportives se doit d’assister. L’épreuve mancelle devance ainsi les JO et la Coupe du monde de football. Le classement est contestable, mais il montre l’intérêt autour de cette course. A quelques heures du départ, 20 Minutes a ressorti quelques anecdotes que vous ignorez sans doute.
Visuel « 21e Minute » - 24 Heures du Mans - Réalisation Maureen Cros
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1950, Louis Rosier conduit pendant 23 heures
On ne gagne pas une course de 24 heures tout seul. De 1923 à 1976, chaque voiture comptait deux pilotes, puis trois à partir de 1977. Et pour aller au bout avec le même engin, mieux vaut avoir 100 % confiance en ses associés d’un jour. Ce n’était pas le cas de Louis Rosier. En 1950, il s’engage avec son fils Jean-Louis, sur sa Talbot-Lago. Pensant que ce dernier était incapable de tenir la route, il décide de lui laisser le volant pendant… deux tours. Cinquante minutes après le départ, Louis Rosier prend la relève, et ce pour 23 heures et 10 minutes. Il profite seulement des ravitaillements pour récupérer un peu.
1969, le départ en marchant
Depuis 1925, les voitures sont placées en épi sur la grille de départ. Les pilotes, positionnés de l’autre côté de la piste, doivent s’élancer en courant, entrer dans leur véhicule et démarrer. Une procédure très dangereuse. De nombreux accidents ont eu lieu dans les premiers tours à cause de portières mal fermées, ou de pilotes mal attachés. En 1969, Jacky Ickx, qui n’est pas encore le sextuple vainqueur de l’épreuve, mais déjà un champion de Formule 1 et un pilote réputé, décide de faire changer les choses. Très soucieux de la sécurité, il s’élance en marchant, laisse partir les concurrents, prend le temps de s’attacher, et part dans des conditions de sécurité optimales. Vingt-quatre heures plus tard, le Belge passe la ligne d’arrivée en tête. Prouvant ainsi que la course ne se gagne pas au départ. Et que le risque n’en vaut pas la chandelle. L’année suivante, la procédure de lancement est modifiée.
1988, un record de vitesse de pointe… sponsorisé
Cette année là, Roger Dorchy veut profiter de l’immense ligne droite des Hunaudières (plus de 5 km), pour battre le record de vitesse sur le circuit. A l’époque, les voitures roulent à 380 km/h. Dorchy, sur sa WM P88 à moteur Peugeot, est flashé à 405 km/h. Sauf que ce chiffre interpelle. Le pilote serait en fait allé plus vite. 419 km/h selon certains. Mais le chiffre de 405 km/h arrangeait le motoriste, qui était en pleine campagne de promotion de sa nouvelle Peugeot… 405. Le record de vitesse de Roger Dorchy ne sera sans doute plus jamais battu. Depuis, la ligne droite des Hunaudières a été coupée par deux chicanes pour réduire la vitesse, et les moteurs sont désormais moins puissants.
Au Mans, les femmes ne sont pas seulement des pit-girls
Alors qu’en Formule 1, on commence à s’interroger sur la présence de femmes pilotes, Le Mans a réglé la question depuis 1930. Cette année-là, Marguerite Mareuse et Odette Siko sont les premières dames à prendre le départ. Au total, 53 autres suivront. En 2015, pas de femmes au départ, mais elles seront quand même à l’honneur sur le circuit. Un pavillon de 400 m2, leur sera spécialement dédié. Expositions, espace beauté, et espace lounge, tout sera fait pour rappeler que la course automobile n’est pas qu’un sport d’hommes.