Mondial 2022: Le directeur général de la Fédération tahitienne suspendu 8 ans
FOOTBALL•Il avait accepté de l'argent de Mohamed bin Hammam...N.C. avec AFP
La Fédération internationale de football (Fifa) a annoncé mercredi la suspension pour huit ans du directeur général de la Fédération tahitienne de football, Reynald Temarii, coupable de violation du code d'éthique. Cet ex vice-président de la Fifa a enfreint le code d'éthique de la Fifa «en acceptant un montant de 305.640 euros de M. Mohamed bin Hammam, alors membre du Comité exécutif de la Fifa et président de l'AFC, pour couvrir ses frais de procédure dans le cadre d'un appel interjeté contre sa précédente suspension prononcée par la Commission d'éthique de la Fifa le 17 novembre 2010», a estimé la chambre de jugement de la commission d'éthique de la Fifa.
Reynald Temarii, mis en cause dans le scandale autour de l'attribution de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar, avait reçu cette somme en janvier 2011 à la suite d'une entrevue avec M. Bin Hamman, alors candidat à la présidence de la Fifa, a ajouté l'organe suprême du football mondial. A compter du 13 mai, M. Temarii est suspendu de «toute activité liée au football aux niveaux national et international pour une durée de huit ans».
Un soutien financier mais sans «contrepartie», s'était-il défendu
L'ancien président de la Confédération océanienne de football avait déjà été exclu pour un an des instances de la Fifa, en novembre 2010, déjà pour violation du code d'éthique, une suspension confirmée en février 2011 par la commission de recours. En juin 2014, M. Temarii avait confirmé dans la presse avoir bénéficié du soutien financier de Bin Hammam afin de payer ses frais d'avocat tout en réfutant toute «contrepartie»: «le vote pour l'attribution de la Coupe du monde a eu lieu le 2 décembre 2010. Or, monsieur Bin Hammam m'apporte son soutien en février 2011», avait-il assuré.
«Je n'ai jamais soutenu le Qatar et je n'ai jamais eu l'intention de voter pour lui», s'était-il encore défendu. Depuis l'attribution du Mondial 2022 au Qatar en décembre 2010, les polémiques n'ont pas cessé. Un climat de suspicions entoure ce Mondial qui se déroulera en hiver et les accusations de corruption se sont multipliées. La démission en décembre 2014 de Michael Garcia, chargé d'enquêter sur ces allégations, n'a fait qu'enfiévrer les débats. L'ancien procureur américain reproche à la Fifa une présentation «erronée et incomplète» de ses investigations.