PSG: «Javier Pastore est un fanatique du beau geste», raconte Oswaldo Piazza
FOOTBALL•L'ancien défenseur argentin de Saint-Etienne est un proche du milieu de terrain du PSG...Antoine Maes
Il avait 17 ans, était déjà tout maigre et espérer rejoindre un club européen. Bien avant de passer ses soirées à distribuer les passes décisives avec le PSG, Javier Pastore a fait un essai à Saint-Etienne. Son parrain à l’époque? Oswaldo Piazza, défenseur légendaire des Verts. Le deal ne s’est jamais fait, mais l’ancien stoppeur de l’ASSE continue d’échanger avec celui qui était déjà «El Flaco». Et il est forcément ravi de le voir donner la pleine mesure d’un talent dont il n’a jamais vraiment douté.
Javier Pastore est-il vraiment le meilleur joueur de Ligue 1
Comment expliquez-vous que Javier Pastore a mis autant de temps avant d’être le joueur qu’il est aujourd’hui?
Au départ il a été bon. Il est arrivé à Paris avec une notoriété énorme, parce qu’il venait d’Italie et qu’il avait été payé très cher. Mais pour lui la chose importante, c’était les choses qui sont belles aux yeux. Et il a commencé à se montrer moins, il a perdu confiance avec le ballon. Il n’était pas dans sa sauce. Mais il fallait donner par rapport à son transfert! Tout le monde l’attend, vous les journalistes, les dirigeants… Même ses coéquipiers attendaient qu’il fasse la différence. Il a pris un coup, il est tombé assez bas, il était sur le banc. Je venais à Paris, je discutais avec lui, il n’était pas à l’aise. Il n’était pas heureux. Il lui manquait cette allégresse que lui donne le foot. Parce que lui, c’est foot, foot, foot. Son plaisir, c’est un petit pont, une talonnade… Mais j’imagine qu’on lui demandait de marquer, d’être plus présent, de donner la dernière passe. Et là depuis six mois, il est au top. Il a pris une énorme confiance en lui. Et par rapport à ses coéquipiers aussi il l’a gagné. C’est lui qui décide de la situation la plus chère au monde: la situation de but.
On ne pouvait pas l’aimer que pour la beauté de son jeu?
Lui aussi aime ces gestes! Mais si ça devient secondaire par rapport à l’objectif de l’équipe, il sera très fort pour une centaine de personnes et les autres vont attendre plus de lui. L’efficacité, il a ajouté ça. Mais c’est une qualité qui n’était pas facile à ajouter à son football.
Comment il était à 17 ans, quand vous l’amenez à Saint-Etienne pour un essai?
Javier c’est un joueur… C’est «monsieur geste». Il a la perfection du geste. A cette époque, il cherchait à donner à son geste l’ampleur qu’il mérite. Parce que lui, émotionnellement il aimait ça, c’était un plaisir énorme pour lui. Quand vous êtes défenseur, vous devez marquer l’avant-centre, je ne sais pas si on peut parler de plaisir. Mais lui, bien jouer au ballon, ça lui donne de la joie. Il était comme ça. Mais c’est vrai qu’on se demande pourquoi les entraîneurs de Saint-Etienne ont eu cette réaction. Moi j’étais déjà un fanatique de lui. Mais l’image qu’il a laissée, c’est qu’il faisait froid, et qu’il jouait avec ses mains dans son maillot…
Ça a été dur de lui faire comprendre qu’à ce niveau, le foot ce n’est pas que caresser le ballon?
C’est pour ça que c’était très dur de le convaincre, parce que c’est un fanatique. Il l’est du beau foot. Il a ajouté ça aujourd’hui, mais ça a pris un peu de temps… Mais déjà, avec lui on se pose la question: est-ce que je vais allumer la télé parce qu’il y a Pastore? Oui. Ce sera ce type de joueur. Et il peut encore progresser. Pas dans le geste technique, mais dans la décision. Il est plus agile, plus rapide dans la dernière passe. Et c’est pour ça qu’aujourd’hui vous l’appréciez.