Pour gagner 4-1 à Barcelone, il suffit de suivre la recette
FOOTBALL•Pour se qualifier en demi-finale de la Ligue des champions, il suffit au PSG de copier le FC Metz...Antoine Maes
Comment ça, c’est mort? Alors oui, on est d’accord, le vilain 1-3 ramassé par le PSG contre Barcelone mercredi soir complique un poil la tâche. Mais ce n’est pas une raison pour envoyer la CFA en Catalogne faire de la figuration au match retour. Et quand Nasser Al-Khelaïfi assure que «ce n'est pas encore fini», ce n’est pas pour se donner une constance, mais parce qu’il connaît sur le bout des doigts l’histoire du foot français. Et oui: en 1984, le FC Metz était allé éclater les Blaugrana 4-1 après avoir perdu la première manche à la maison (2-4), et s'était donc qualifié pour les 16es de finale de la Coupe des vainqueurs de coupe.
Et si le PSG invitait les héros grenat au Camp des Loges pour une masterclass? «Je n’aurais pas cette prétention-là», répond Philippe Hinschberger, aujourd'hui entraîneur et titulaire à l’époque. «Aujourd’hui, quelle est la réalité des choses? Ce n’est pas que c’est impossible, parce que tout est possible. Mais aujourd’hui, le foot est peut-être un peu moins imprévisible qu’à l’époque. Le gros levier sur lequel les Parisiens peuvent surfer, c’est la qualification quasi certaine de Barcelone. Pour eux, c’est quasi-impossible de se faire éliminer, et quand on part avec cet état d’esprit-là…»
Récemment, Arsenal n’est pas passé loin de faire le coup, en gagnant 0-2 à Monaco après une défaite 1-3 à l’Emirates. Pour le PSG, l’exemple à suivre est peut-être un peu plus pertinent de ce côté. D’autant que ce qui reste du trip messin sur les Ramblas ressemble presque plus à un week-end entre potes qu’à une mission de sportifs de très niveau. Hinschberger: «On est parti avec nos femmes, ce qu’on ne faisait jamais. C’était complètement en touriste. Quand on s’est entraînés au stade, on faisait des photos. L’après-midi, l’hôtel donnait sur les courts de tennis, c’était le Grand Prix de Barcelone, on regardait les mecs à l’échauffement», se souvient le Messin.
Bonnie and Clyde (en vrai, Luc Sonor et Philippe Hinschberger)
Laurent Blanc, si tu nous lis, tu sais ce qu'il reste à faire: rien. Luc Sonor, défenseur lorrain à l'époque du hold-up, confirme que les Messins avaient signé l'exploit en partant la fleur au fusil. «Notre entraîneur, Marcel Husson, a su nous décomplexer en nous laissant libres: pas de préparation, pas de tactique… La veille, on avait quartier libre dans la ville. On était extrêmement détendus, sans pression. On s’est mis à penser à jouer au football plutôt que d’avoir peur de repartir avec une valise.»
En vérité, la valise en question n'est pas passée si loin que ça, à en croire Philippe Hinschberger. Même si le Barça avait «changé de gardien et mis je ne sais pas combien de titulaires au repos» dixit le Messin, «ils ont 15 occasions, et nous trois et demi». La possibilité de prendre une deuxième claque existe donc, mais si le PSG veut s'offrir «un score qui fait naître quelque chose» comme le dit joliment Hinschberger, c'est un risque à prendre.