Tournoi des 6 nations: Les meilleures punchlines autour du crunch France-Angleterre
RUGBY•Les deux rivaux se retrouvent samedi à Twickenham pour la dernière journée du tournoi…Julien Laloye
«Je suis étonné que les Français jouent si bien à un jeu si compliqué»
Le coupable: Rowland Hill, premier secrétaire de la Fédération anglaise de rugby
Le contexte: L’Angleterre victorienne à son apogée. Huit ans après Fachoda, la France doit baisser sa culotte une deuxième fois face à au XV de la Rose, victorieux 35 à 8 au Parc des Princes pour le premier match jamais comptabilisé entre les deux nations. Ce qui vaut à la France ce commentaire perfide des inventeurs de la discipline.
L'équipe de France qui a affronté l'Angleterre en 1906.
«Les Anglais ne perdent jamais, mais parfois on les bat»
Le coupable: Jean-Pierre Rives, le capitaine du second Grand Chelem tricolore
Le contexte: Longtemps martyrisés par les Britanniques, les Bleus inversent la tendance dans les années 70. «Casque d’Or » mènera un paquet d’avant mythique, celui des Romeu et des Fourroux, à deux victoires légendaires à Twickenham.
«Les Anglais ont inventé le rugby, les autres l'ont bien amélioré»
Le coupable: Claude Spanghero, quatrième de la fratrie
Le contexte: Après des années à trimer, les Bleus inventent le french flair, fait de courses improbables et d’essais du bout de l’Europe, dans la lignée de Jo Maso ou Pierre Villepreux. Les Anglais sont abasourdis et humiliés plus d'une fois. Plaisir.
«Set that Bastiat!» (« Descendez ce Bastiat ! »)
Le coupable: les tabloïds anglais
Le contexte: Nous sommes en 1977, et les Anglais n’ont pas tous adopté la francophilie. Les Français se font traiter de «horde sauvage» par la presse et font leur entrée sous les crachats de Twickenham, surtout Jean-Pierre Bastiat. Il ne fait pas bon avoir un nom propice au jeu de mot («Bastard »)
«L'Anglais, il te regardait tellement de haut que tu avais forcément envie de te le farcir»
Le coupable : Eric Champs
Le contexte : Le deuxième ligne du Racing est tombé dans la mauvaise période, celle où le Xv de France accumule les revers face à «l’Anglais», huit de rang entre 89 et 95. Ce qui induit, évidemment, une légère sensation de supériorité du côté britannique. Et une non moins légère pointe de frustration de l’autre côté de la Manche.
«Dès que l'arbitre intervient, on se relève les bras écartés, étonné et avec une tête d'innocent, et nous on regarde l'arbitre en criant «Eh, eh, eh !», comme si nous étions les agressés. À l'époque, ça rendait les Français fous de rage!».
Le coupable: Will Carling
Le contexte: La plus belle tête à claque du rugby anglais, dont les «sorry, good games » ont hanté les cauchemars des internationaux tricolores des années 90. Truqueur, agaçant, affligeant, parfois tout ça à la fois, le XV de la Rose profite sans cesse de la légendaire indiscipline française. Une sombre époque.
«Jouer les Français, c’est comme jouer contre quinze Eric Cantona. Ils sont brillants mais violents»
Le coupable: Brian Moore, l’ennemi intime de tout avant tricolore qui se respecte
Le contexte: Toujours le même. Les années 90, la fourberie des uns (les Anglais) et la violence des autres (nous), qui aboutit, en 92, au crunch le plus immonde de l’histoire, que la France termine à 13 contre 15 après l’expulsion de votre animateur radio préféré, Vincent Moscato.
«Pour les Anglais, l’Afrique commence à Calais»
Le coupable: Richard Pool-Jones, le seul anglais qu’on aime bien
Le contexte: Une interview savoureuse de l’éphémère international anglais (une sélection), qui traduit parfaitement l’état d’esprit du XV de la Rose quand il prend l’Eurostar. Même si l’honnêteté intellectuelle convient de préciser que Pool-Jones avait fini sa phrase autrement («Mais l’enfer commence au Stade de France»).
«Les erreurs d’arbitrage sont aussi nombreuses que les faux rebonds du ballon. Mais on n’a jamais vu personne discuter de cela avec un ballon»
Le coupable: N’importe quel joueur anglais ayant affronté la France
Le contexte: N’importe quel France-Angleterre remporté par les joueurs de Sa Majesté, étant entendu que les Bleus méritent toujours de l’emporter.
«Je reste persuadé qu’avec un ballon plus sec, un terrain moins gras, on pouvait gagner»
Le coupable: N’importe quel joueur français ayant affronté l’Angleterre
Le contexte: N’importe quel France-Angleterre remporté par l’ennemi alors qu’on était favoris. En l’occurrence, on doit cette citation à Fabien Galthié, après cette demi-finale ratée à Sydney en 2003. Il faut dire que le XV de France et le jeu au pied de Michalak ne s’étaient pas préparés à jouer sous la pluie.