VIDEO. Florence Arthaud, la «petite fiancée de l'Atlantique» est morte
VOILE•La navigatrice courageuse et à la personnalité attachante fait partie des victimes de la collision de deux hélicoptères en Argentine ce lundi...M.C. avec AFP
«J'ai eu une vie de patachon et d'aventurière.» Florence Arthaud, décédée lundi en Argentine dans un accident d'hélicoptère, était l'une des plus grandes navigatrices au monde et avait réussi à ouvrir aux femmes ce milieu réputé macho.
>> Les dernières informations sur le crash en direct sur 20minutes.fr
>> RÉAGISSEZ - Commentez le décès de la navigatrice Florence Arthaud en déposant votre message dans les commentaires ou en nous écrivant à [email protected].
«Ce n'est pas un métier de femme. C'est un univers rude, dur, où on est tout le temps sur les mers», avait confié la navigatrice de 57 ans à l'AFP en octobre 2014, avant le départ de la Route du Rhum, qu'elle regardait en spectatrice. C'est cette épreuve qui l'avait faite entrer dans la légende de la voile: elle avait en effet remporté en 1990 la plus prestigieuse des transats en solitaire entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre à la barre d'un trimaran de 18,28m et face à certains des meilleurs skippers français et étrangers. De quoi justifier encore un peu plus son célèbre surnom de «Petite fiancée de l'Atlantique».
«On n'avait rien, on n'avait pas de maison, on vivait sur nos bateaux»
Personnage haut en couleur à la forte personnalité et «grande gueule», «Flo» faisait partie de cette génération de marins surdoués et passionnés qui ont accumulé les succès sur l'Atlantique et autour du monde à partir des années 1970, inspirés par le maître Eric Tabarly, Olivier de Kersauson, Alain Colas et leurs équipiers.
«On n'avait rien, on n'avait pas de maison, on vivait sur nos bateaux. On avait une bande de copains qui était notre famille», racontait-elle. «Moi, j'ai fait ma fille à 36 ans. Avant, je n'ai pas eu une vie de femme. J'ai eu une vie de patachon et d'aventurière.» Quitte à parfois déraper, comme en 2010, lorsqu'elle avait été interpellée en état d'ivresse au volant dans le Var et placée en garde à vue.
«Quand on a peur des icebergs, on ne fait pas le Vendée Globe»
Au fil des ans, cette navigatrice dure au mal, courageuse et extraordinairement attachante ne mâchait pas ses mots, à des années-lumière du politiquement correct. «Quand on a peur des icebergs, on ne fait pas le Vendée Globe», avait-elle ainsi lâché lors de la dernière course autour du monde en solitaire et sans escale à propos des «portes de glace», ces marques de parcours virtuelles au sud desquelles les navigateurs ne doivent pas descendre.
Elle-même avait échappé par miracle à la mort en octobre 2011, après être tombée de son bateau en pleine nuit au large du Cap Corse. Equipée d'une lampe frontale et d'un téléphone portable étanche, elle avait réussi à donner l'alerte.
Florence Arthaud a inspiré de nombreuses autres navigatrices françaises, qui ont écumé toutes les mers du monde dans son sillage. Isabelle Autissier, Catherine Chabaud et bien d'autres sont ses héritières. En 1989, alors qu'elle était au sommet de sa popularité, Pierre Bachelet lui avait consacré la chanson Flo, qu'elle avait enregistrée en duo avec lui.