Real Madrid: Il vaut 3 millions d’euros à 16 ans, Martin Odegaard est-il vraiment si fort?
FOOTBALL•Le jeune espoir norvégien vient de s'engager avec les Madrilènes...Antoine Maes
Il y a d’abord une myriade de vidéos de ses exploits sur Youtube. Il y a aussi sa précocité étonnante. Et le ballet impressionnant de clubs qui ont souhaité s’arracher ses services: Bayern Munich, Manchester United, Barcelone, etc… Avant que Martin Odegaard, 16 ans depuis décembre, décide finalement de rejoindre le Real Madrid contre 3 millions d’euros. «C’est une année incroyable, tout est arrivé plus vite que ce que je pensais», a expliqué l’ado norvégien devant les médias du monde entier lors de sa présentation, jeudi après-midi.
«C’est la big star ici», confirme l’ancien Lyonnais Jérémy Berthod. Aujourd’hui joueur de Sarpsborg, le Français a affronté plusieurs fois la «next big thing» la saison dernière. «Pour son jeune âge, il a déjà un très haut niveau dans sa technique et dans son intelligence de jeu. Il a un potentiel pour progresser. Maintenant, on en a connu des jeunes qui, à 16 ans, ont un énorme potentiel, et après plus rien. Il n’est même pas au début de sa carrière, il est à la fin de sa formation, il faut être vigilant».
Il y a un an, Martin Odegaard était déjà sur le radar des plus grands clubs. Sélectionné avec les U16 norvégiens, il affronte la France lors d’un tournoi amical. S’il donne la passe décisive sur le seul but de son équipe, il n’empêche pas la défaite (4-1). Jean-Claude Giuntini, à l’époque sélectionneur des Bleus, n’a d’ailleurs pas été particulièrement marqué par le nouveau prodige madrilène. «C’est un très bon joueur, mais on ne peut pas dire qu’on pouvait lui promettre le Real Madrid. Il n’a pas éclaboussé la rencontre», reprend l’entraîneur français.
«Le haut niveau c’est d’abord un combat physique»
D’ailleurs, les Bleus n’avaient pas particulièrement surveillé Odegaard de près. Peut-être parce que l’ado ne cherchait pas franchement à épater la galerie. «C’est un garçon qui avait une technique au service du jeu. Il cherchait à éclairer le jeu ou à donner des passes imprévues», reprend Giuntini. «Il n’est pas tout fou, il ne veut pas dribbler pour régaler, il est efficace», reprend Jérémy Berthod, qui compare le Norvégien à un «Ben Arfa, parce qu’il est gaucher», mais «plus mature dans le jeu».
De là à en faire le futur Cristiano Ronaldo, il y a encore une marge. «Physiquement, il est encore bougeable, c’est normal, mais le haut niveau c’est d’abord un combat physique», prévient Berthod. «Parfois il y en a qui sont LE joueur de leur catégorie d’âge. Mais autour d’eux ça continue à avancer, les exigences des matchs sont de plus en plus importantes… Petit à petit, ça se nivelle et les joueurs qui étaient en avance se font rattraper voir dépasser», prévient Giuntini. Et si c’est le cas, Martin Odegaard pourra toujours se consoler en se passant en boucle les vidéos de ses exploits sur Youtube.