Mondiaux au Qatar: Claude Onesta estime qu’il serait «criminel de maintenir sur le terrain quelqu’un qui a l’âge» de Jérôme Fernandez
HANDBALL•Le sélectionneur des Bleus veut que les jeunes prennent la relève…B.V.
L’histoire était à peu près écrite: Jérôme Fernandez, 38 ans en 2016, devait terminer son incroyable carrière internationale sur une dernière olympiade, l’an prochain à Rio. Sauf que samedi matin, au lendemain de la pénible victoire face à la République Tchèque en ouverture du mondial au Qatar, le sélectionneur des Bleus Claude Onesta a évoqué un scenario un peu différent. Lors d’une conférence de presse dont il a le secret, le coach a laissé penser que ces Mondiaux pouvaient être la dernière compétition du capitaine.
«Jérôme jouera autant que l’équipe de France en aura besoin mais ma responsabilité est de la faire progresser sur les échéances à venir, explique Onesta dans des propos rapportés par l’Equipe. Quand on a la chance de posséder des joueurs comme Accambray, Grébille et même N'Guessan c’est criminel de maintenir sur le terrain quelqu’un qui a l’âge de Jérôme. Si on est aux JO en 2016, il faudra les jouer. Et penser que dans un an et demi, Jérôme sera aussi bon qu’aujourd’hui est un pari que je n’ai pas le droit de faire.»
«Il regardera les matchs comme les autres, à la télé»
Une sortie assez étonnante quand on connait la proximité entre les deux hommes. Malgré cela, Onesta n’aura pas peur de se passer du triple champion du monde et lui donnera moins de temps de jeu au Qatar. «Il n’y a pas de déclin mais je considère que jouer un match tous les deux jours n’a rien à voir avec un par semaine, poursuit-il. Le jour où on aura moins besoin de lui, on lui fera une belle fête et il regardera les matchs comme les autres, à la télé.»
Des propos aussi durs à entendre pour Fernandez que pour les «jeunes», pour l’instant incapables de prendre la place de l’ancien. «J'ai clairement dit aux joueurs que Jérôme n'était plus l'interlocuteur principal, que je le considérais comme quelqu'un capable de nous aider dans des moments spécifiques et qu'on allait investir sur les générations de jeunes joueurs, conclut Onesta. Je suis prêt à leur ouvrir la porte en grande, encore faut-il qu'ils sachent la prendre.»