FOOTBALLFC Barcelone: Lionel Messi, le petit dictateur?

FC Barcelone: Lionel Messi, le petit dictateur?

FOOTBALLLe quadruple Ballon d'Or, en conflit ouvert avec son entraîneur, est peut-être beaucoup plus manipulateur qu'on ne l'imagine...
Lionel Messi, le 19 décembre 2014.
Lionel Messi, le 19 décembre 2014.  - Manu Fernandez/AP/SIPA
Julien Laloye

Julien Laloye

Un nouveau président mais pas de nouvel entraîneur. L’inverse aurait davantage convenu à Lionel Messi, mais l’Argentin n’est pas - encore - celui qui décide de tout au Barça. Alors que le club s’est empêtré dans une crise institutionnelle grave, qui a obligé Josep Maria Bartomeu à annoncer mercredi la tenue d’élection pour la présidence à la fin de la saison, Messi continue sa croisade personnelle contre Luis Enrique. Selon la presse espagnole, l’ambiance entre les deux hommes est aussi polaire qu’une station de métro moscovite un soir d’hiver. Et personne ne veut perdre la face en premier.

«Collectif du moment qu’on le laisse faire ce qu’il veut»

«C'est le meilleur joueur du monde, donc de cette équipe. Au même titre que je ne traite pas mes enfants de la même manière, je ne traite pas mes joueurs de la même manière, a concédé Luis Enrique, avant de sortir le martinet. Mais il y a une série de règles communes à respecter et le plus important, c'est le groupe, au-dessus des individualités.» Curieusement, son numéro 10 n’a pas tout à fait la même vision des choses. «Messi sait que le collectif est important, du moment où on le laisse faire ce qu’il veut, explique Alexandre Juillard, auteur d’une enquête approfondie sur la personnalité du quadruple Ballon d’Or (Le mystère Messi). Ce n’est pas un type frontal, mais quand il a des messages à faire passer, il sait s’y prendre».

Sa recette spéciale? Sécher l’entraînement à chaque fois qu’on ose lui faire débuter un match sur le banc. C’est arrivé lundi, lors de la seule séance de l’année ouverte aux enfants et aux familles des joueurs, comme c’était arrivé avec Guardiola. «Messi donne l’impression de ne pas avoir mûri. Il ne joue pas donc il fait la gueule, ce sont des colères infantiles». Infantiles et insupportables, parfois, pour le vestiaire catalan. David Villa, Christian Tello, ou Alexis Sanchez – «Comment tu as pu coûter autant, vu ce que t’es mauvais? Contente-moi de me passer la balle» lui aurait dit un jour l’Argentin à l’entraînement - ont tous un jour baissé la tête devant les attitudes de condottiere de bac à sable de la star argentine.

«Humainement, Ronaldo c’est autre chose»

«Humainement, Ronaldo c’est autre choses, racontait récemment Fayçal Farj, joueur d’Elche, à 20 Minutes. Il vient serrer la main, il te souhaite bonne chance. Il est au-dessus de Messi. Lui, sur un terrain, il ne calcule personne». Ceux qui n’ont pas supporté, comme Zlatan Ibrahimovic ou Samuel Eto’o, n’ont pas fait de vieux os en Catalogne. Luis Enrique a failli les rejoindre, en sanctionnant Messi pour son absence de lundi, mais le conseil des capitaines du Barça a réussi à calmer le jeu. Définitivement?

«Tant qu’il se sent protégé, Messi ne bouge pas, reprend Juillard. Là, il profite du malaise au sein de la direction. Mais je ne pense pas que cela soit une stratégie de sa part. De ce point de vue là, c’est plutôt son entourage qui tire les ficelles». Et les augmentations de salaire qui vont avec. En sept ans, le Barça a déjà dû renégocier six fois le contrat de son attaquant. Rien de mieux qu’un beau cadeau pour calmer un caprice d’enfant.