Coupe de la Ligue: Les joueurs parisiens peuvent-ils lâcher Laurent Blanc?
FOOTBALL•Alors que l’entraîneur parisien pourrait ne pas survivre à une élimination à Ajaccio en Coupe de la Ligue mercredi…Julien Laloye
C’est un mythe qui tient autant du fantasme des suiveurs que du rapport de force déséquilibré entre un vestiaire et son entraîneur. La fameuse conjuration des joueurs qui déciderait d’une seule voix de se débarrasser du gêneur. Guette-t-elle Laurent Blanc, fragilisé par une semaine indigne des moyens et des objectifs parisiens cette saison ? «Il n’y a aucun problème au sein du groupe, les joueurs, le staff. Et j’espère que ça continuera ainsi» a éludé le manager du PSG à la veille d’affronter Ajaccio en Coupe de la Ligue.
«Des remplaçants pas très concernés, ça suffit»
Sans doute Blanc n’imagine-t-il pas ses joueurs, même avec toute la mauvaise volonté du monde, passer le mur de la honte en Corse. C’est son droit, même si le passé incite à reste humble. Il n’y avait pas photo, non plus, entre le PSG d’Anelka, Okocha et Luccin, et le Sedan de Cédric Mionnet en 2001. Cela n’avait pas empêché les joueurs parisiens de prendre une rouste mémorable (5-1), pour l’épisode de lâchage –celui de Philippe Bergeroo- le plus remarquable des dernières années. «Certains avaient bien baissé le pied dans l’implication ce jour-là, se souvient Jimmy Algérino. Avec l’équipe d’aujourd’hui, tu ne peux plus faire ça volontairement, ça ferait tâche. Mais le match d’Ajaccio va être dangereux. Il suffit de pas grand-chose.»
Pas grand-chose, c'est-à-dire? Deux mauvaises têtes qui oublient un repli défensif fort à propos, un Lavezzi boudeur qui rate un duel dans ses cordes ? «Il faut plus que trois joueurs pour ça, sourit Algérino. Des remplaçants pas très concernés qui plombent une semaine de travail à l’entraînement, ça suffit. Si les titulaires n’ont pas l’adversité requise au quotidien, ils ne seront pas au niveau dans l’intensité en match. Et les remplaçants peuvent se demander pourquoi certains jouent tout le temps s’ils ne le méritent pas». Il paraîtrait par exemple que les séances mollassonnes de Thiago Motta au Camp des Loges commencent à en énerver quelques-uns, même si tout le monde s’est serré dans les bras après une réunion action/vérité lundi, sans la présence du staff.
«Blanc a surtout besoin du soutien de ses dirigeants»
«Je ne crois pas un seul instant à la théorie du lâchage, tempère Laurent Leroy, lui aussi marqué par le désastre de Sedan. Vu leur statut, Ibrahimovic ou les autres ne s’amuseront pas à ça. Avec Bergeroo, c’est moins au niveau des joueurs que des dirigeants que ça s’est fait. On avait l’impression que les dés étaient pipés d’avance, même si on avait gagné. Le lendemain matin, Luis Fernandez dirigeait le décrassage.»
L’entraîneur des Bleues n’a pas vécu l’histoire de la même façon, mais dans le même ordre d’idée, les déclarations dédaigneuses de Nasser al-Khelaïfi à l’égard de son entraîneur après Barcelone n’ont pas renforcé la position déjà précaire de Blanc en interne. Pas plus que le rapport direct entre les stars de l’effectif et le président du PSG. «Blanc a moins besoin du soutien de ses joueurs que de ses dirigeants, souligne Algérino. Son effectif n’est pas au top en ce moment, mais ça, c’est temporaire». La certitude d’être considéré comme un fusible par les dirigeants, en revanche, est un peu plus permanente.