FOOTBALLEuro 2016: Didier Deschamps veut «aller le plus loin possible»

Euro 2016: Didier Deschamps veut «aller le plus loin possible»

FOOTBALLLe sélectionneur des Bleus ne veut pas affirmer qu’il vise le titre…
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le sélectionneur de l'équipe de France Didier Deschamps a dressé un bilan de l'année 2014 auprès de l'AFP, déclarant que la Coupe du monde avait permis aux Bleus de «se construire» et a évoqué l’avenir, avec en point de mire l’Euro 2016 à domicile.

Quel bilan tirez-vous de cette année?

Il y a déjà un bilan comptable de 15 matchs, 10 victoires, 4 nuls et une défaite. C'est la défaite qui gène, qui fait mal, puisqu'elle a lieu en quart de finale de Coupe du monde, même si c'est face au futur champion du monde. C'est une bonne année, elle pouvait être meilleure bien évidemment. Il y a une certaine logique sportive à ce que l'Allemagne se soit qualifiée, même si cela a été une forte déception sur le moment parce qu'on se sentait fort. On avait l'envie, l'ambition d'aller plus loin. Mais cette équipe d'Allemagne avait un vécu, quelque chose en plus. Cela se joue à pas grand-chose, un peu plus de réussite, un peu plus de fraîcheur. Mais on a quand même répondu présent dans cette Coupe du monde, on fait partie des huit meilleures équipes sur cette compétition. On a bénéficié d'un engouement, de beaucoup de soutien de la part des supporteurs.

Le Mondial a-t-il servi d'accélérateur pour la progression des Bleus?

Pour beaucoup de joueurs c'était leur première grande compétition. On a passé plus de 50 jours ensemble, c'est du 24h sur 24. Cela a été un plaisir pour mon staff et moi parce qu'il y a des joueurs qui sont arrivés avec les bonnes prédispositions, l'envie de faire quelque chose ensemble sur un objectif commun. Ce Mondial leur a permis de se construire. Il y a désormais un vécu. D'ailleurs pour ceux que j'ai repris depuis la Coupe du monde, au delà du fait de mieux se connaître, il y a ce qu'on peut appeler des affinités techniques qui deviennent de la complémentarité. Et c'est en répétant les matches, en étant dans la difficulté, qu'on peut arriver à faire ce qu'a fait l'Allemagne.

Que peut viser la France à l'Euro?

Ma réponse sera la même qu'avant le Mondial. Gagner le premier match, se qualifier et aller le plus loin possible. Il n'y a pas de responsabilité particulière, il y a une attente forte, car on est le pays organisateur. L'Euro dépasse le cadre du foot. C'est aussi l'image de la France. En termes d'infrastructures, de sécurité, de capacité à accueillir les supporteurs. Evidemment qu'un Euro complètement réussi, pour nous Français, ça passe par des performances de l'équipe de France. Tout cet engouement, il faudra le gérer. Il ne faut pas que ça inhibe, que ça empêche de se lâcher.

Dresseriez-vous un parallèle avec l'Euro 1996 qui avait en quelque sorte préparé le Mondial 1998?

Mais en 1998, il n'y avait pas la moitié des 22 présents en 1996. J'ai horreur de comparer. Je ne parle pas aux joueurs de 1996 ou 1998. Moi ça me sert, que ce soit sur le terrain ou dans la gestion humaine. Eux ils écrivent leur propre histoire, depuis le 19 novembre. Car elle aurait pu être bien différente, pour eux, pour moi, pour tout le monde.

Les 23 Mondialistes sont-ils prioritaires à vos yeux?

Non. Ils ont un vécu ensemble. C'est à mettre à leur crédit. Après, à chaque match ils doivent être performants dans leurs clubs. Si un mondialiste n'est plus au même niveau de compétitivité, ce n'est pas parce qu'il était au Brésil que je vais le reprendre. Il y a ceux qui étaient là, qui ont un vécu, et s'ils sont en pleine possession de leurs moyens physiques et compétitifs dans leurs clubs, je ne vais pas en changer. Si j'estime en revanche qu'il y en a un qui n'était pas à la Coupe du monde et qui peut apporter un plus, je l'intègrerai.

Y a-t-il des postes susceptibles de vous préoccuper?

Non, pas aujourd'hui. Des joueurs il y en a toujours. La difficulté c'est d'être au niveau international. Par exemple pour les latéraux du côté gauche, dans un an et demi on va se retrouver devant Robben. Ce n'est pas le joueur qu'il va retrouver en face de lui en championnat. Est-il prêt aujourd'hui ? Peut-être pas ! Il faut faire en sorte qu'il le soit le plus possible dans un an et demi.