Les fans de Duncan MacLeod et d’Highlander auront une belle occasion de se caler devant leur poste de télé dimanche après-midi. Pas de décapitation prévue sur le circuit d’Abu Dhabi mais comme dans la célèbre série, il ne doit en rester qu’un en Formule 1. Avant l’ultime Grand Prix, Lewis Hamilton possède dix-sept points d’avance sur son rival et équipier chez Mercedes Nico Rosberg. Champion du monde en 1997 et consultant pour Canal +, Jacques Villeneuve analyse avec 20 Minutes le rapport de force.

Que doit faire Lewis Hamilton pour être champion?

En temps normal, le matelas de dix-sept points d’avance du Britannique sur l’Allemand constituerait un fossé assez important pour théoriquement- lui éviter une mauvaise surprise. Petit problème, les points sont doublés sur le dernier Grand Prix. En cas de victoire de son équipier, le champion du monde 2008 ne pourra pas se permettre de finir au-delà de la deuxième place pour assurer le titre. «A la régulière, Nico peut le battre sur un week-end mais logiquement, ils doivent prendre les deux premières places, souligne Villeneuve. Tout est possible mais le dénouement ne dépend pas de Nico.» Vainqueur des cinq derniers Grands Prix avant sa deuxième place au Brésil le 9 novembre, Hamilton s’est très rarement loupé cette saison.

Que doit faire Nico Rosberg pour être champion?

«Lewis a tout à perdre et moi j’ai tout à gagner. Je dois trouver quelque chose pour le rendre nerveux.» Dans le paddock du circuit de Yas Marina, Rosberg a commencé à chauffer à distance son partenaire dès jeudi. Sa victoire à Interlagos l’a regonflé et lui fait entrevoir la possibilité d’un premier sacre. Devant les médias, il n’hésite pas à se comparer à la Mannschaft lors du dernier Mondial de football. «C’est comme si j’avais un but de retard à la mi-temps», souriait-il jeudi. «Pour s’imposer, il doit réussir d’excellentes qualifications, partir devant Lewis dimanche et ralentir Hamilton en espérant qu’un autre le double», détaille le consultant de la chaîne cryptée.

Qui Mercedes veut voir être champion?

La question est naturellement délicate. A plusieurs reprises dans la saison, les responsables de l’écurie allemande ont dû arbitrer la rivalité, parfois poussée, entre les deux ex-potes. Déjà assuré de remporter le titre des constructeurs, Mercedes a tout loisir de laisser ses hommes s’expliquer mais redoute l’accident. «Imaginez un scénario où le championnat se joue sur un abandon, ça serait une grosse ombre sur le résultat final», glisse le patron de l’écurie, Toto Wolff. En termes marketing, une victoire du Britannique arrangerait quand même les pontes de Mercedes. «Ils veulent vendre des voitures et Hamilton a plus de poids que Rosberg, souligne Jacques Villeneuve. A n’importe quel endroit du monde, quelqu’un interrogé au hasard dans la rue a plus de chances de le connaître que Nico.»