OM: Pourquoi Labrune, Diouf et Dassier sont en garde à vue
JUSTICE•En cause, le transfert d'André-Pierre Gignac depuis Toulouse en 2010...N.C.
Les interpellations et les placements en garde à vue des dirigeants de l'Olympique de Marseille se multiplient ce mardi matin. En cause, le transfert d'André-Pierre Gignac depuis Toulouse en 2010. Mais pas seulement. 20 Minutes fait le point.
Qui est en garde à vue?
L'état-major de l’Olympique de Marseille, ancien et actuel, est en garde à vue ce mardi matin selon les informations du Point. Vincent Labrune, président, et Philippe Perez, directeur général, ont été interpellés à leur domicile de Marseille et de Saint-Rémy-de-Provence. Jean-Claude Dassier, président du club de 2009 à 2011, est lui entendu au parquet financier de Nanterre. Enfin, Pape Diouf, aux commandes de l’OM de 2004 à 2009, est en garde à vue à la PJ de Marseille, selon RTL. La police se serait également rendue au domicile de José Anigo à Aubagne, mais ce dernier vit désormais au Maroc depuis sa prise de recul la saison dernière.
Pourquoi?
La justice veut faire la lumière, notamment, sur le transfert d’André-Pierre Gignac de Toulouse à Marseille en août 2010, pour 20 millions d’euros (bonus compris). A cette occasion, des rétrocommissions auraient été versées à des intermédiaires. Mais en réalité, les origines de cette affaire sont plus profondes. Comme le racontait Le Parisien en janvier 2013, deux juges d’instruction marseillais conduisent depuis 2011 une information judiciaire contre X pour «extorsions de fonds, blanchiment et associations de malfaiteurs». Dans ce cadre, début 2013, l'Office central de lutte contre le crime organisé avait débarqué à la Commanderie, le centre d’entraînement du club marseillais, pour une perquisition de grande ampleur. Le but était de faire la lumière sur des liens supposés entre le monde du football et le grand banditisme corse. Et c’est le dénommé Christophe d'Amico, premier agent de Gignac, qui servirait de «passerelle».
Le transfert de Gignac est-il le seul en cause?
Non. Christophe d'Amico serait impliqué «de près ou de loin sur les transferts de plusieurs joueurs pour les clubs de Bastia, d'Evian Thonon Gaillard et de l'OM», avait raconté une source proche du dossier au Parisien début 2013. En outre, l’arrivée de Souleymane Diawara en provenance de Bordeaux à l’été 2009 est aussi sujette à interrogations. Un homme d'affaires, Jean-Luc Barresi, aurait touché de l'argent dans la transaction alors qu'il n'était pas le représentant du joueur. Les enquêteurs estiment aujourd'hui avoir «suffisamment d'éléments» pour passer au «crible la gestion présente et passée de l'OM» et des «transferts» présumés litigieux. Les gardés à vue vont «devoir s'expliquer de fond en comble», selon une source jointe par l'AFP.