TENNISCoupe Davis: Les Suisses arrivent à Lille par des portes dérobées

Coupe Davis: Les Suisses arrivent à Lille par des portes dérobées

TENNISRoger Federer et Stanislas Wawrinka sont arrivés séparément ce lundi après-midi dans leur hôtel de Lille en évitant soigneusement public et journalistes...
François Launay

François Launay

Lundi après-midi à Lille, il était plus difficile de croiser un joueur suisse que d'avoir un coucou de Martine Aubry. Devant l'hôtel de l'Hermitage Gantois, résidence des Suisses pour la finale de la coupe Davis, la seule personnalité venue saluer les journalistes était bien la maire de Lille. Peu réputée pour sa chaleur envers la presse, Martine Aubry a pourtant salué avec un grand sourire les journalistes qui faisaient le pied de grue devant l'hôtel, en passant en voiture les vitres ouvertes. Un geste que n'ont pas pris la peine de faire Stanislas Wawrinka et Roger Federer.

Federer et Wawrinka entrent par la porte des cuisines

Les deux stars helvètes ont plutôt opté pour le mode bunker. Arrivé le premier par Eurostar en provenance de Londres en tout début d'après-midi, Wawrinka a pris une porte dérobée pour entrer à l'hôtel. C'est par l'entrée des cuisines que la voiture du numéro 4 mondial est arrivée. Tant pis pour la dizaine de fans qui attendaient le joueur depuis une bonne heure. Deux heures plus tard, la même frustration va se reproduire à l'arrivée de Roger Federer, venu en jet privé depuis la capitale anglaise. Avec un peu plus de cynisme. Alors que la voiture de la légende du tennis faisait mine de se garer devant l'entrée principale, elle a brusquement accéléré au dernier moment pour s'embarquer elle aussi dans l'entrée des cuisines située à une centaine de mètres. Au final, pas de photos, ni d'autographes, juste des images fugaces de joueurs derrière des vitres teintées.

Atmosphère tendue chez les Suisses

Drôle d'atmosphère chez une équipe où tout semble s'être déréglé depuis la demi-finale du Masters entre les deux joueurs samedi dernier à Londres. «C'est la pire des configurations. Alors qu'on se réjouissait en Suisse de cette demi-finale en termes de rythme, d'intensité et de pression avant la Coupe Davis, c'est un scénario inimaginable qui s'est produit. D'abord, il y a eu la blessure de Federer où on pensait avoir touché le fond. Mais en plus, on apprend qu'il y a eu une altercation entre Wawrinka et un membre du clan Federer. Il reste encore quatre jours avant le premier match et franchement on s'attend à tout. Il y a un truc qui cloche» se lamente Eric Plancherel, journaliste à Radio Télévision Suisse (RTS) qui estime que les chances suisses de remporter la première Coupe Davis de son histoire s'amenuisent.

Le souvenir de Zurbriggen

D’autant plus qu'en face, la France offre le portrait inverse des Helvètes. Unis et disponibles depuis le début de leur préparation, les Bleus avancent en toute sérénité vers l'événement. La finale est-elle déjà en train de basculer? Pas tout à fait si l'on en croit Eric Plancherel qui invoque l'histoire du sport suisse pour se rassurer. «En 1985, le skieur Pirmin Zurbriggen s'était blessé au genou avant les Mondiaux. Toute la Suisse était suspendue aux nouvelles de son genou et il était revenu au pays avec deux médailles d'or. Trente ans après, le même scénario va peut-être se répéter», espère le journaliste. Forcément, la France espère que l'histoire ne va pas bégayer.