SPONSORINGTennis: Jonathan Eysseric, n°1 mondial chez les juniors, lance une cagnotte «pour se payer un entraîneur sur toute une saison»

Tennis: Jonathan Eysseric, n°1 mondial chez les juniors, lance une cagnotte «pour se payer un entraîneur sur toute une saison»

SPONSORINGSeul moyen de se rapprocher du top 100 selon le Français….
Julien Laloye

Propos recueillis par Julien Laloye

Les amateurs de tennis ont forcément entendu parler de lui. Jonathan Eysseric est le dernier joueur français à avoir été classé numéro 1 mondial chez les juniors, en janvier 2007. Sparring préféré de Federer, pas loin de faire tomber Murray sur le Lenglen de Roland-Garros à 18 ans, Eysseric n’a pas forcément réussi la carrière qu’on lui promettait. Cela ne l’empêche pas de persévérer. Aujourd’hui 248e mondial à 24 ans, son meilleur classement à l’issue d’une saison complète, il a lancé une cagnotte afin de s’offrir un entraîneur à plein-temps l’an prochain. Explications.

Pourquoi avoir décidé de mettre en place une cagnotte après plusieurs années sur le circuit?

Je me suis rendu compte que j’étais bien meilleur quand j’étais encadré que lorsque j’évoluais tout seul sur le circuit, tout simplement. Les six premiers mois de ma saison, lorsque j’ai eu la chance d’avoir mon coach en plus d’un préparateur physique (Didier Lannes et Fabien Lefaucheux, ndlr), ont été très bons. Là, mon entraîneur a quitté sa structure, donc si je veux que ça continue, il faut que je prenne son salaire et ses frais à ma charge.

Vous avez un objectif financier précis en tête?

Faire une année complète sans se soucier de ce que tu vas rentrer ou pas sur les tournois, c’est 80 000 euros, en faisant attention et avec un entraîneur qui ne te coûte pas cher. Mais je sais que ne vais pas ramasser ça sur ma cagnotte ! Si on prend ma saison 2014, je suis positif d’environ 20 000 euros, mais avec la moitié du temps où j’étais tout seul sur les tournois. Là j’ai envie de tester ça pour voir si ma situation peut évoluer.

Pourquoi une cagnotte et pas un site de crowdfunding sportif, comme l’a fait par exemple le joueur de badminton Brice Leverdez?

A vrai dire c’est mon coach qui m’a soumis l’idée. Moi je n’étais pas trop pour, ça fait bizarre de demander de l’argent à ses proches… Mais je voulais que ça vienne de gens de mon entourage, qui m’aiment bien. Après, si des gens qui ne me connaissent pas veulent investir, ce sera tant mieux. Je ne sais pas combien je vais récolter et quoi qu’il arrive, je ferai l’effort pour joindre les deux bouts.

Vous étiez n°1 mondial chez les juniors. Est-ce un échec de devoir en passer par là sept ans après?

Il ne faut pas vivre dans le passé, et penser que si j’avais fait ceci ou cela, ma carrière aurait pris une autre tournure. C’est sûr que d’organiser une cagnotte, ça fait redescendre sur terre, mais si ça peut me faire jouer à mon meilleur niveau, je prends. Je sais que je peux me rapprocher du top 100, mais ça passe par beaucoup de travail à l’entraînement avec des personnes compétentes.

A une époque, vous prépariez Roger Federer à affronter Nadal. Vous allez lui demander un coup de main?

Roger, je n’ai plus de nouvelles du tout. Si on se croise, on se dira bonjour, mais pas plus. Après c’est normal, je suis sur les challengers, lui sur le circuit, on ne se voit pas beaucoup. Est-ce qu’il m’en veut parce que je ne l’ai pas aidé à battre Nadal plus souvent? Je ne pense pas (rires). De toute façon, il ne le battait pas souvent non plus avant de s’entraîner avec moi.