Maroc exclu de la CAN 2015: «Ca nous dépasse», regrette Jamel Aït Ben Idir
FOOTBALL•International marocain et milieu de terrain de l'AJ Auxerre, Jamel Aït Ben Idir regrette l'exclusion de son pays de la CAN 2015 à cause de l'épidémie de virus Ebola...Antoine Maes
«On vient de l’apprendre, là tout de suite, c’est tout frais». Retenu avec la sélection marocaine pour préparer des matchs contre le Bénin et le Zimbabwe, Jamel Aït Ben Idir est sous le choc. La CAF a en effet annoncé mardi que le Maroc était exclu de la CAN 2015, après le refus des autorités de Rabat d'organiser la compétition en pleine épidémie de virus Ebola. Le milieu de terrain auxerrois, contacté par 20 Minutes, voit donc s'envoler l'opportunité de disputer une compétition majeure à domicile.
Une annonce pareille, on imagine que c'est un gros coup derrière la tête?
C’est une grosse déception. C’est un évènement sportif majeur qui se joue au Maroc. En tant que joueur c’est difficile, mais ça l'est aussi pour les supporters et pour tout le pays, parce qu’il y avait un certain engouement. Après, les raisons nous dépassent, nous joueurs. On n’a pas d’autre choix que de se plier à la décision officielle.
Vous comprenez les raisons qui ont poussé à l'exclusion de votre équipe?
En tant que joueur on est déçu par rapport au sportif. Après il y a des considérations humaines qui dépassent ce cadre, comme cette épidémie d’Ebola. C’est un cas de force majeure, une situation exceptionnelle. Si on s’en doutait? Ça faisait partie des sanctions possibles, mais il y avait toujours un espoir qu’il y ait un report avec quand même une participation du Maroc. C’est une décision difficile à accepter, et ça va poser quelques interrogations par rapport aux prochaines années selon les sanctions qu’il va y avoir derrière.
Est-ce que ça va pousser certains à abandonner la sélection?
Ce sont des considérations personnelles. Je ne suis pas dans la tête de chaque joueur. Chacun gère sa carrière à sa manière.
Est-ce que vous vous sentez comme une victime collatérale de ce bras de fer?
On subit. Je pense aussi que le gouvernement marocain et la fédération n’ont pas pris cette décision de gaîté de cœur. Tout était mis en place pour faire un beau tournoi, il y a eu beaucoup d’investissements….
Vous en voulez à quelqu’un dans cette histoire?
Non… Ce sont des choses qui nous dépassent. Je n’ai pas pour habitude de juger les gens quand je n’ai pas tous les éléments en ma possession. On se plie à la décision et c’est tout. On va suivre les dernières décisions et selon où se déroulera la CAN, on la suivra quand même.
Qu’est-ce que vous vous êtes dit entre vous?
Ça aurait pu être le début d’une aventure pour beaucoup. Il y a beaucoup de questions, mais beaucoup de déceptions aussi.
Vous espérez encore que la CAF puisse changer d'avis?
Franchement, il y a eu beaucoup de tergiversations, là il y a une décision officielle… Mais je ne peux pas vous répondre. J’ai une pensée aussi pour tous les supporters marocains, tous ceux qui étaient derrière l’équipe.
Vous avez quand même deux matchs à jouer. Vous avez vraiment la tête à ça?
Au-delà du fait qu’il n’y aura pas de CAN, on est quand même là pour représenter le pays à travers un match. On reste des professionnels, on se doit de montrer une belle image. Donc les jouer pour rien, non. C’est notre métier de rester concentré et motivé pour réaliser deux beaux matchs sur notre sol, devant notre public.