Route du Rhum: Beau-père et beau-fils, Louis Burton et Bob Escoffier jouent au jeu des comparaisons
VOILE•Les deux hommes participent à la course transatlantique en solitaire…Propos recueillis par Romain Baheux
Ça reste en famille. Engagé dans la Route du Rhum, Louis Burton devait être accompagné par sa compagne Servane Escoffier, inscrite dans une autre catégorie. Si elle a dû renoncer à cause de soucis de santé, la jeune femme a laissé son bateau à Bob, son père et marin aguerri. Avant de s’élancer de Saint-Malo dimanche pour cette course transatlantique en solitaire, les deux hommes se sont livrés au jeu des comparaisons.
Qui est le plus superstitieux?
Louis Burton: «Je suis un peu superstitieux. Je n’en ai jamais beaucoup parlé avec Bob mais j’ai quelques croyances. Je n’aime pas trop qu’il y ait trop de femmes sur le bateau par exemple.»
Bob Escoffier: «Moi, je ne le suis pas du tout mais si quelqu’un a le malheur de prononcer le nom du cousin du lièvre sur un bateau (le lapin), il s’en prend une.»
Le plus gros dormeur à bord?
B.E: «J’ai la chance de ne pas être un gros dormeur, j’arrive à me contenter d’un total de 5 heures par jour. Je m’endors vite, je me réveille vite et je suis en forme dès que je me réveille. C’est une chance car on n’est pas tous égaux face à ça.»
L.B: «Dans tous les cas, il ne faut pas s’endormir pendant les deux premiers jours. Ça tape beaucoup dans les Imoca (sa catégorie de voilier) et il faut s’habituer aux bruits et au choc de son bâteau. La différence d’âge fait que Bob a moins besoin de sommeil que moi. Plus on avance dans l’âge, moins on a besoin de dormir.»
Le meilleur cuisinier?
L.B: «Le repas, c’est le seul moment de détente sur le bateau. Je fais attention à emmener des trucs légers mais je prends des bons aliments. J’ai un boucher qui fait des trucs incroyables et des potes m’ont fourni une huile d’olive à tomber par terre.»
B.E: «Je pense que je vais mieux manger que Louis. Quand j’ai remplacé Servane, j’ai fait remettre une gazinière sur le bateau. Se prendre des œufs au bacon en plein milieu de l’océan quand il fait beau, c’est un joli petit plaisir. La seule chose que je m’interdis, c’est l’alcool. Une fois, j’ai emmené une bonne bouteille et je me suis retrouvé avec la démarche un peu incertaine. Et puis, c’est un petit régime efficace.»
Le meilleur bricoleur?
L.B: «Avec son expérience, il n’y a pas grand-chose que Bob ne sait pas remettre d’aplomb.»
B.E: «Tout ce qui est mécanique, ça ne me cause pas de problème. Par contre, je déteste l’informatique à bord. D’ailleurs, je n’en prends pas pour ne pas m’emmerder.»
Le plus tendu?
B.E: «Je ne le suis pas encore car ça ne sert à rien mais j’aurai un peu de stress le jour du départ. J’en ai moins que Louis et c’est logique car il part sur un vrai bateau de course. Moi, j’ai beaucoup moins de pression. Même si je ne vais pas traîner en route, ça ne changera pas la face du monde que j’arrive le vendredi soir ou le samedi matin.»
L.B: «Là, ça va mieux mais il y a eu une période de stress parce que je devais prendre en main le bateau, qui est très technique, et qu’il fallait tout mettre en œuvre pour que Bob puisse partir dans de bonnes conditions. J’ai vraiment envie de voir mon beau-père rejoindre l’autre côté de l’Atlantique.»
Le plus déconneur?
L.B: «C’est Bob!»
B.E: «J’aime bien plaisanter. A mon âge et avec le peu de pression que j’ai, j’ai le temps de sortir quelques anecdotes et d'essayer de faire rire les gens. S’il y a du mauvais temps pendant la course, je ne rigolerai pas beaucoup par contre.»