Ligue 1: Yoann Gourcuff, ou l'énième débat sur le retour d'un artiste fragile
FOOTBALL•Le meneur de jeu a marqué contre l'OM dimanche...R.B.
C’était un match pour Marcelo Bielsa, sa glacière et ses longues tirades les yeux rivés sur la table de conférence de presse. Ou plutôt un match pour Alexandre Lacazette, ses déboulés dans l’axe et ses envies d’équipe de France. Finalement, cet OL-OM a été le match de Yoann Gourcuff, de son crochet onctueux et de son but décisif du gauche dans la lucarne. Un petit bijou, un retour de Lyon sur le podium grâce au succès contre Marseille (1-0) et c’est reparti pour le millième débat sur le retour à son meilleur niveau du meneur de jeu lyonnais.
Mettons rapidement les choses à plat: non, l’ancien Bordelais, qui a consenti une baisse de salaire pour sa dernière année de contrat, n’est pas redevenu l’un des meilleurs joueurs de Ligue 1 et ne postule pas à une place en Bleu. Pour l’instant, il a déjà réglé ses énièmes soucis physiques, une nouvelle fois à l’origine de sa préparation gâchée, même si sa tendance à beaucoup s’écouter explique aussi cette reprise tardive. «Je ne suis pas encore à 100%, ça n’était que ma troisième titularisation, explique-t-il. Il y a encore du chemin à parcourir au niveau physique et dans le jeu.»
Bedimo: «Il a passé des moments difficiles»
Autre bonne nouvelle, il a gagné la confiance de son entraîneur Hubert Fournier, auteur d’un ironique «à 23 millions d’euros, il peut mettre quelques beaux buts aussi» un soir de décembre 2013 et d’élimination en Coupe de la Ligue avec Reims contre Lyon. «C’est une libération pour Yoann, soulignait-il, bien moins mordant, dimanche soir. Comme souvent, ce sont les grands joueurs qui font tourner les grands matchs.» «D’un point de vue mental, c’est un garçon qui a énormément mûri», glissait-il il y a une semaine après le succès contre Montpellier (5-1) et le doublé de son joueur.
Enfin, et ça n’est pas le plus négligeable pour un joueur au caractère atypique, le Gourcuff collection automne 2014 semble bien s’entendre avec ses partenaires, en témoigne la célébration collective après sa réalisation et le soutien reçu en zone mixte dimanche soir. «On sait qu’il a passé des moments difficiles et qu'il nous délivre comme ça dans un tel match, cela prouve qu'il s'accroche et qu'il retrouve son meilleur niveau», salue son partenaire Henri Bedimo. «Mes partenaires sentent que j’ai l’esprit collectif et que je cherche à les valoriser et à les mettre dans de bonnes dispositions», poursuit l’intéressé. Ça ne suffit pas à crier au retour de l’enfant prodigue, mais ça en fait un atout supplémentaire pour l’OL dans la course au podium. Vu d’où il vient, c’est déjà pas mal.