Ligue des champions: Ibrahimovic, Lavezzi, Thiago Silva... Mais d’où viennent toutes ces blessures au PSG?
FOOTBALL•Les Parisiens sont décimés, et ce n’est pas forcément un hasard…B.V.
Les Parisiens espèrent pouvoir compter sur le retour de Thiago Silva et David Luiz pour le déplacement à Nicosie. Mais même s’il aligne ses défenseurs brésiliens à Chypre, le PSG sera décimé. Depuis plusieurs semaines, le champion de France accumule les pépins physiques, d’Ibrahimovic à Lavezzi en passant par Marquinhos, Silva, Luiz et Matuidi. L’ancien médecin de l’équipe de France, Jean-Pierre Paclet, tente de trouver pour 20 Minutes des hypothèses d’explication à cette cascade de blessures.
Le contrecoup du mondial? «Tous les quatre ans, c’est la même chose»
C’est bien évidemment la raison principale. De nombreux joueurs parisiens ont beaucoup donné cet été au Brésil et sont très courts physiquement à la reprise, s’exposant aux blessures. «Tous les quatre ans, c’est la même chose, explique Jean-Pierre Paclet. Même en 96 après les Jeux olympiques, deux tiers des sélectionnés s’étaient blessés dans les deux mois qui suivaient.» Parce qu’ils reprennent souvent trop vite après avoir coupé - comme Thiago Silva en début de saison - parce qu’il n’a pas toujours pris soin de leur corps pendant les vacances, parce qu’ils ont l’esprit ailleurs. «On ne peut pas demander à un joueur de haut niveau d’être concentré à 100% 60 matchs par an, c’est illusoire», confirme Paclet.
Le poids de la défaite? «L’état psychologique a un impact sur la gravité et l’évolution des blessures»
Vous l’aurez sans doute remarqué, mais l’effectif du PSG est plus composé de Brésiliens, de Français ou d’Argentins que d’Allemands. En clair, de joueurs déçus, frustrés voire anéantis par les résultats du Mondial. «L’état psychologique a un impact sur la gravité et l’évolution des blessures, estime Paclet. Des chercheurs australiens ont mené une étude psychologique sur des patients allant se faire opérer du genou, et tous ceux qui étaient les moins bien classés à ce bilan étaient ceux qui mettaient le plus de temps à se remettre.» Le début de saison moyen du PSG n’a peut-être pas non plus contribué à la bonne santé de ses joueurs.
Des obligations commerciales et des intérêts nocifs? «Aller se préparer en Chine, c’est une aberration»
Déjà à l’époque, Zlatan avait pesté. Le PSG version worldwide est allé faire un bout de sa préparation à l’autre bout du monde dans la pollution de Pékin, où il a gagné le Trophée des champions au prix d’une certaine fatigue. «Faire cette tournée n’était pas idéal, confirme Paclet. Tous les techniciens vous diront que d’un point de vue sportif, c’était une aberration.» Que dire alors du déplacement de David Luiz en Asie pour des matchs amicaux – où il s’est blessé - avec le Brésil? «Faire ce voyage, c’est de la connerie, enchaîne l’ancien médecin des Bleus. Mais il y a des règlements, des intérêts, des sponsors...» Et puis lui-même se souvient d’un déplacement de l’équipe de France aux Antilles en 2005 pour y affronter le Costa Rica. «Tout le monde s’était offusqué de ce long voyage au mois de novembre, raconte-t-il. Mais au final, les joueurs étaient contents de faire ce voyage ensemble et ça avait soudé le groupe pour la Coupe du monde 2006. Psychologiquement, les joueurs ont envie de retrouver l’équipe nationale.»
Le staff parisien en cause? «Le Dr Rolland a un talent exceptionnel»
Sous la direction du docteur Eric Rolland, le staff médical du PSG a été mis plusieurs fois en cause avec les blessures l’an passé de Gregory van der Wiel puis celle récurrente de Zlatan Ibrahimovic au talon en octobre. Le Suédois en voudrait à ses doc’ de l’avoir fait jouer sous infiltration. «Je vous arrête là, coupe Paclet. Le staff médical du PSG, c’est de la confiture aux cochons. Le Dr Rolland a un talent exceptionnel et je me dis souvent qu’il serait mieux à soigner des malades que des footballeurs. Je sais comment il gère les patients et il le fait remarquablement bien.» Pourtant, selon Le Parisien, le PSG lui aurait cherché un remplaçant en début de l’été. Sans succès.
La malchance? «Parfois, sur une période on n’a simplement pas de cul»
Bien sûr, ça fait beaucoup de blessures pour être une simple coïncidence. Mais la rationalisation à outrance d’un tel phénomène peut aussi éloigner d’une vérité simple: en ce début de saison, le PSG n’a pas eu de bol. «Dans des périodes comme ça, on se dit qu’il y a un chat noir, qu’on n’a simplement pas de cul, raconte Jean-Pierre Paclet. Bien sûr, parfois on sait que le type d’entraînement peut créer des accidents sur tels tendons ou muscles. Mais là, même s’il y a quelques blessures musculaires, on voit qu’il s’agit surtout de blessures à la con, comme quand Ibra s’est tourné les abdos en août.»