L’idée de base est simple. A tel point que ceux qui prennent connaissance de cette initiative ont tous la même réaction. «Tout le monde nous dit: "Mais ça existait déjà non? Mais comment ça se fait?"», raconte un membre de l’aventure AxisStars. Imaginé par l’ancien international français Louis Saha, retraité depuis l’été 2013, AxisStars est une plateforme sociale destinée à aider les sportifs professionnels à gérer leur carrière. «Le but est de mettre en relation toutes les personnes qui ont un rapport avec le monde du sport: des athlètes, des sponsors, des agents, des avocats, des docteurs, pour qu’ils puissent discuter, partager, se recommander des personnes ou des entreprises», explique Louis Saha, de passage à Paris à l’occasion de l’Aspire Academy Global Summit.

L’ancien joueur de Manchester United a eu cette idée en s’appuyant sur son expérience personnelle. Lui dont la carrière a été hâchée par de nombreuses blessures n’a pas toujours consulté les bons spécialistes pour soigner son corps. «Parfois, j’aurais aimé être conseillé», dit-il. Son «Facebook pour sportifs», très dans l’ère du temps, s’adresse en premier lieu aux plus jeunes. «Si moi je recommande mon agent ou mon assureur, c’est pour les guider, les aider à choisir les personnes qui seront importantes dans leur carrière.» Les sportifs peuvent s’inscrire gratuitement. Les entreprises qui souhaitent proposer leurs services doivent elles payer un abonnement, après avoir vu leur candidature validée par un comité de surveillance. «On veut instaurer un climat de confiance, que tout soit sain pour être efficace», reprend Saha.

Diaw, Cissé, Michalak, Asloum, Farrah...

Concrètement, les sportifs inscrits ont par exemple accès à un contrat type, avec un code couleur pour leur permettre de cibler en un coup d’œil les éléments à ne pas manquer. Ils peuvent aussi trouver des bons plans pour l’achat de maisons et de voitures, ou s’en servir pour échanger des places de concert. Lancée il y a trois mois, la plateforme compte quelque 80 membres, dont Boris Diaw, Djibril Cissé, Frédéric Michalak, Brahim Asloum, et tout récemment Mo Farrah. «Ils sont comme des parrains, des mentors. Ce sont des sportifs reconnus qui vont apporter une légitimité à cette plateforme», apprécie Saha.

Le bouche-à-oreille commence à fonctionner. Le finaliste du Mondial 2006 est plutôt confiant sur la réussite de son bébé. «Les premiers retours sont bons. En même temps, c’est intéressant pour tout le monde, les sportifs comme les entreprises. Une "win-win situation", comme on dit maintenant», lâche-t-il en souriant. Pas de doute, à 36 ans, «P’tit Louis» est en train de se reconvertir en businessman averti.