FORMULE 1Accident de Jules Bianchi: Pourquoi Gérard Saillant est le chirurgien préféré des sportifs du monde entier

Accident de Jules Bianchi: Pourquoi Gérard Saillant est le chirurgien préféré des sportifs du monde entier

FORMULE 1Le professeur le plus connu de France est au Japon pour assister l’équipe médicale japonaise qui s’occupe de Jules Bianchi…
Julien Laloye, avec R.B.

Julien Laloye, avec R.B.

Gérard Saillant fait certainement partie des hommes qui ont toujours un nécessaire de toilette assemblé dans une petite valise à portée de main. Cela lui permet de sauter dans le premier avion pour rejoindre un ami qui le réclame. C’était le cas de Ronaldo, qui avait invité le sauveur de son genou droit pour la finale de la Coupe du monde 2002. C’est aussi le cas de Jean Todt, père de Nicolas, manager de Jules Bianchi, qui n’a pas dû insister longtemps pour le convaincre de venir au chevet du pilote français à l’hôpital de Yokkaichi afin de faire le lien avec la famille.

«Quelqu’un d’une simplicité extraordinaire»

«Il est exceptionnel par sa compétence mais il est aussi simple, disponible, humain. Ce qu’il a fait pour Jules, il le fait naturellement, sans intérêt personnel», raconte Alain Cayzac. L’ancien président du PSG avait fait venir celui qui était alors le chirurgien orthopédiste de la Pitié-Salpétrière au Camp des Loges, avec Eric Rolland, toujours médecin du club. Bénévolement. «Il est venu, en gourou, aider son ami et élève à l’entraînement tous les jours.» C’était au début des années 2000, après une première opération du genou de Ronaldo, qui l’avait placé sur la carte des meilleurs spécialistes des ligaments qui puissent exister.

«Si vous opérez bien Ronaldo, vous êtes un dieu. Si vous ratez un joueur d’Auxerre, vous n’avez plus Auxerre pendant six mois ou un an, étant bien entendu que le recrutement se fait par les vestiaires», expliquait l’intéressé à Slate en 2012. Dans son cas, le bouche-à-oreille n’a jamais déçu. «On ne l’appelait pas docteur, mais professeur, déjà ça en impose, sourit Jimmy Algérino. Il était avec nous sur certains matchs, mais il passait la moitié du temps en colloque à l’étranger. C’était déjà une sommité». L’ancien latéral parisien est passé sur la table d’opération avec Gérard Saillant. Il en garde un excellent souvenir. «Déjà, il m’a laissé le choix de me faire opérer ou pas. Il n’a rien imposé. C’est quelqu’un d’une simplicité extraordinaire, qui n’essaie jamais de vous écraser de ses connaissances.»

« Personne de plus indiscutable que lui»

Lesquelles sont pourtant infinies. Comme son sens du réseautage, même si Alain Cayzac réfute le terme. «Je ne connais personne de plus indiscutable que lui. Quand il demande quelque chose, on n’a pas envie de refuser». «C'est lui qui a lancé l'Institut du cerveau et de la moelle épinière grâce aux contacts qu'il a noués dans sa carrière, ajoute Yves Catonné, qui lui a succédé à La Pitié. Sans ses qualités professionnelles et humaines, il n'aurait jamais eu Ferrari ou l'Oréal parmi les donateurs.»

Dans ce projet à 65 millions d’euros montés par Gérard Saillant en 2005, figurent en effet Lindsay Owen-Jones, Luc Besson, Maurice Lévy, ou Michael Schumacher, auprès duquel il a également accouru après son accident de ski. «Il l’avait opéré juste après moi, et je sais qu’ils ont gardé un contact étroit, se souvient Algérino. Vous savez, le professeur Saillant, je l’ai croisé à Paris dix ans après, il m’a tout de suite demandé comment allait mon genou. Ca n’a pas de prix. S’il y a quelqu’un qui peut apporter sa lumière et aider à soigner Jules, c’est bien lui.»