Jules Bianchi, le petit prodige de la famille F1
FORMULE 1•Le pilote Marussia, décédé vendredi soir, était voué au sport automobile…B.V. et R.B.
Jules Bianchi s'est éteint. A 25 ans, après un combat de près d'un an, le jeune pilote français a finalement succombé à «un accident horrible», comme l'avait à l'époque décrit son compère anglais Jenson Button. Entré en collision avec une dépanneuse à l'automne dernier sur le circuit de Suzuka lors d'un Grand-Prix de F1, Jules Bianchi est finalement décédé vendredi 17 juillet, selon une annonce de sa famille. 20 Minutes vous propose de relire le portrait écrit en octobre dernier de l'un des pilotes les plus prometteurs de sa génération.
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Petit dernier des pilotes français en F1, le Niçois de 25 ans, au volant d’une Marussia depuis la saison 2013, était presque voué à une carrière automobile. Présents dans leur propre rôle dans un album de la bande dessinée Michel Vaillant, le grand-père et le grand-oncle de Jules Bianchi ont écumé les paddocks dans les années 60. Monté pour la première fois sur un kart à trois ans et demi, Jules se révèle rapidement comme un grand talent et monte les échelons un à un.
En 2007, alors qu’il découvre les vraies courses automobiles, il devient le premier pilote depuis Alain Prost à devenir champion de France de Formule Renault dès sa première saison. Son manager, Nicolas Todt, parle de «l’un des meilleurs de sa génération». Ça se vérifie vite. Alors qu’il conduit déjà en Formule 3 puis Formule 2, Jules Bianchi prend en 2011 une place de pilote d’essai en F1 pour Ferrari, avec qui il signe un contrat au long terme.
L’accident, un «tabou» dans la famille
Deux ans plus tard, le voilà donc titulaire au sein de l’écurie russe. Non sans avoir bataillé contre certaines réticences familiales. Marqués par le décès sur la piste des 24 Heures du Mans de son grand-oncle Lucien et par le grave accident de son grand-père Mauro, les Bianchi ont un rapport compliqué avec la course automobile. Interrogé par 20 Minutes en 2013, Philippe Bianchi, père de, évoquait un sujet «longtemps tabou». «On parle de sa famille et de sa volonté de poursuivre la tradition mais jamais de ces accidents, nuançait alors Nicolas Todt. Ce n’était plus d’actualité quand je l’ai rencontré quand il avait quinze-seize ans.»
Début 2014, après une première saison d’initiation, Jules Bianchi a inscrit ses premiers points aux championnats du monde de F1 en terminant neuvième du Grand-Prix de Chine. Quelques semaines plus tard, lors du Grand Prix du Japon, sa voiture a heurté violemment l'arrière d'un engin de levage qui procédait à l'évacuation de la Sauber d'Adrian Sutil. Le pilote a été emmené inconscient vers l’hôpital de Mie Prefecture, à quinze kilomètres du circuit. Plongé dans le coma, il est finalement décédé le vendredi 17 juillet au CHU de Nice. «Nous souhaitons remercier les collègues de Jules, ses amis, ses supporters et tous ceux qui lui ont prouvé leur affection au cours de cette période, a expliqué la famille dans un communiqué. Ils nous ont donné la force nécessaire pour résister dans ces moments terribles».