BASKETMondial de basket: Valérie Garnier, entre tradition et transition

Mondial de basket: Valérie Garnier, entre tradition et transition

BASKETCoach de l'équipe de France féminine depuis l'été 2013, Valérie Garnier dispute sa première grande compétition à la tête des Bleues à l'occasion de cette Coupe du monde...
Nicolas Camus

Nicolas Camus

C’est un nouveau visage, et pourtant. Première femme à entraîner l’équipe de France féminine de basket depuis 30 ans, Valérie Garnier connaît parfaitement la maison bleue. L’ancienne meneuse internationale (61 sélections), présente dans le staff d’Alain Jardel entre 2004 et 2006, était l’assistante de Pierre Vincent en 2012 et 2013, avant de prendre sa place après l’Euro l’été dernier. Une expérience non négligeable quand on sait la tâche à laquelle s’est attelée cette femme de 49 ans, qui dispute à l’occasion de ce Mondial en Turquie sa première grande compétition à la tête des Bleues.

Au-delà de se frotter à la montagne américaine, ce soir, en quart de finale, Valérie Garnier a une double mission. La médaille d’argent décrochée par son prédécesseur lors du dernier Euro était son quatrième podium après l’or à l’Euro 2009, le bronze à celui de 2011 et l’argent olympique en 2012. Un héritage impressionnant qu’il faut assumer, tout en faisant entrer les Bleues dans une nouvelle ère après les départs à la retraite de «Braqueuses» majeures comme Edwige Lawson ou Emmeline Ndongue.

«Un mot pour la résumer? Rigueur»

«C’est la bonne personne car elle pense à la relève, estime Alain Jardel. Elle a ouvert le groupe. Pierre Vincent a fonctionné avec les mêmes joueuses tout le temps. Du coup aujourd’hui les "jeunes" ont 25 ans, c’est trop! Il était grand temps de le faire.» Ana Cata-Chitiga et Héléna Ciak (25 ans toutes les deux), depuis deux-trois ans aux portes des Bleues, vivent par exemple leur première compétition internationale en Turquie. Avec, en point de mire de ce groupe France remodelé, l'Euro 2015 et les Jeux de Rio en 2016.

Egalement coach de Bourges, où elle a succédé à… Pierre Vincent, en 2011, Valérie Garnier a grandi dans le Berry. Prendre en main la plus prestigieuse des équipes féminines françaises des dernières années l’a façonnée. Lui a appris à s’affirmer au milieu d’un vestiaire à fortes personnalités. «Au début, elle avait du mal à prendre des décisions. On avait des cadres dans l’équipe, comme Dumerc ou Ndongue, bien implantées. Elle a peiné pour s’imposer. Elle était peut-être trop dans le relationnel, estime Pierre Fosset, le président du club berruyer. A un moment, il faut trancher. Je lui ai dit. Ça a duré deux ou trois mois, maintenant ça va beaucoup mieux!»

Ses premiers résultats à la tête de l’équipe de France sont prometteurs. Même si c’était en match de préparation, elle a dirigé il y a deux semaines la première équipe à avoir battu les Etats-Unis (76-72) en huit ans. «Un mot pour la résumer? Rigueur. C’est une travailleuse, apprécie Pierre Fosset. Elle a un gros caractère mais c’est quelqu’un qui discute beaucoup.» Son seul bémol à propos de Valérie Garnier: la double-casquette. «Je la vois moins maintenant. C’est un peu long quand elle est en compétition. C’est quand même moi qui la paye les douze mois de l'année… Je me pose la question de savoir s’il faut continuer comme ça ou pas.» Il lui faudra donc peut-être à l'avenir faire un choix entre Bourges et l'équipe de France. La rançon du succès.