Formule 1: Kart, poids à surveiller et soutien du père… Les débuts de Nico Rosberg en France
FORMULE 1•Le pilote allemand est deuxième du championnat du monde des pilotes…Romain Baheux
Quand on parle de Formule 1 à Laval, on a plus de chances d’être orienté vers un hôtel que vers le circuit. Nico Rosberg, actuel deuxième du championnat du monde de F1 avant le Grand Prix du Japon dimanche, a pourtant brillé sur la piste de kart du coin en 1997. Sans doute influencé par les exploits du paternel Keke, champion du monde de F1 en 1982, l'Allemand, qui vit à l'époque à Monaco, s’était pointé deux ans avant sur un circuit des Alpes-Maritimes pour se mettre au kart.
«Cette première année devait lui permettre de choisir entre ça et le tennis mais il n’a pas dû aller souvent sur un court», se souvient celui qui lui apprend à piloter, Serge Lestrelin. De 10 à 11 ans, Rosberg perfectionne sa conduite de course en course et étonne par sa maturité, lui qui parle aujourd'hui cinq langues. «C’était vraiment le garçon facile à vivre et très intelligent», se souvient Thierry Estre, motoriste de l'équipe. «En termes d’éducation, il avait une longueur d’avance sur les autres, poursuit Jean-Paul Bruneau, qui l’a vu passer sur sa piste de Saint-Amand-Montrond. Après un podium, il était venu offrir sa gerbe de fleurs à ma femme.»
«Un châssis spécial pour supporter son poids»
Pour le voir vraiment briller, il faut attendre 1997. Cette année-là, Nico Rosberg domine sa discipline en remportant la plupart des courses de sa catégorie d’âge en France. «La seule qu’il n’a pas gagnée, c’est à cause de son poids qui freinait la machine, décrit Thierry Estre. Il était légèrement enrobé et j’avais dû lui installer un châssis spécial. En début d’année, il faisait 7-8 kilos de trop.» Au volant, le garçon est prudent, pas du genre à aller frotter, comme il l’a fait avec son équipier et rival chez Mercedes Lewis Hamilton à Spa cette saison. «C’était un pilote très correct, je lui avais appris à ne pas aller taper dans les autres pour se faire de la place, évoque Serge Lestrelin. C’est la condition si on veut faire autre chose que du kart.»
Dans le petit milieu de la discipline, sa réussite fait des jaloux et on murmure très fort que Keke Rosberg a dégainé le carnet de chèques pour fournir une bête de guerre au fiston. «En tout, il a dû sortir entre 20 et 25.000 euros cette année-là, défend Thierry Estre. C’est beaucoup par rapport aux plus petits budgets mais ça n’est rien par rapport à d’autres qui peuvent débourser plusieurs centaines de milliers d’euros pour des gamins de 11 ans.» En fin de saison, Nico Rosberg délaisse les compétitions hexagonales pour se frotter aux meilleurs pilotes du monde. Il fait rapidement la connaissance d’un jeune Britannique très ambitieux, Lewis Hamilton. Le début d'une longue histoire qui se poursuit au Japon ce week-end.