PSG-Barcelone: «Au Parc des Princes, j’ai suivi le match assis sur une table avec Sylvain Armand», se souvient Ronan Le Crom
FOOTBALL•L’ancien gardien parisien évoque le quart de finale de 2013…Propos recueillis par Romain Baheux
Sur le terrain, sa saison se résume à un carton rouge reçu vingt minutes après son entrée en jeu à Lorient à l’ultime journée, un bout de match pour permettre au quatrième gardien du club d’inscrire le titre de champion sur son CV. En 2012-2013, Ronan Le Crom a surtout vécu de l’intérieur l’aventure du PSG en Ligue des champions, marquée par une élimination en quart de finale par le Barça (2-2, 1-1). L’ancien gardien, aujourd’hui à la retraite, revient sur la confrontation contre les Catalans avant les retrouvailles entre les deux clubs mardi.
Avec le recul, qu’est-ce qu’évoque pour vous le quart de finale contre le Barça de 2013?
Avant tout, j’ai beaucoup savouré ce moment sur un plan personnel. Un an avant cette double confrontation, j’étais sans club et en vacances à Barcelone. J’avais fait un tour au musée du Barça et j’avais même posé en photo avec le trophée de la Ligue des champions. Et un an plus tard, le tirage nous les mets sur notre route. Pour le déplacement en Espagne, Carlo Ancelotti avait pris tout le monde, même ceux qui ne seraient pas sur la feuille de match. Faire partie d’un groupe qui joue un quart de finale de C1 contre ce Barça, c’était inespéré quelques mois avant. Tu viens faire le touriste à Barcelone et un an plus tard, tu les joues.
Quel souvenir gardez-vous du match aller à Paris?
Tout le monde voulait avoir des places. On sentait un engouement très fort autour de ce match, c’était le retour du PSG au très haut niveau européen. Dès le tirage au sort, j’ai reçu des millions de coups de fil pour des tickets. Le stade était tellement comble que quand on est montés en tribune avec Sylvain Armand, nos sièges étaient occupés. Grâce à Sylvain, qui connait le Parc comme sa poche, on a quand même pu suivre le match tout en haut du stade, dans ce qui ressemblait à un ancien bureau. On s’est donc retrouvés assis sur une table à regarder la rencontre derrière une vitre. On n’entendait pas grand-chose, on avait plus l’impression de le suivre à la télévision que d’y être vraiment, mais l’ambiance avait l’air superbe.
Qu’est-ce que vous vous dites entre ces deux rencontres?
Que l’on n’a rien à perdre et que l’on est capable de faire quelque chose au Camp Nou après notre nul à l’aller (2-2). On était en tribunes, avec nos costumes du club, au milieu des Catalans. Sur l'ouverture du score de Javier Pastore, on crie et on sent les regards qui se fixent sur nous. C’est resté bon enfant car le public y est plutôt sympa, ce sont plus des spectateurs qui viennent profiter de la rencontre que des supporters déchaînés. Ce qui fait la différence sur le terrain, c’est quand Lionel Messi entre en jeu. Même sur une jambe, c’est un joueur qui fait peur, comme Ibrahimovic. Il attire les défenseurs sur lui et ça libère des espaces pour les autres. Sportivement, ça avait été deux rencontres de très haut niveau. Le PSG aurait pu passer. Ça ne s’est pas joué à grand-chose puisque l’on ne perd pas et que l’on est éliminés par la règle du but à l’extérieur (1-1, au retour).
Que ressent-on à l’intérieur du groupe d’un club engagé à ce niveau de la compétition?
C’est difficile à décrire mais le contexte rend le groupe encore plus concentré, les silences sont plus longs et plus profonds entre les prises de parole de l’entraîneur. Dans le vestiaire, on sent cette tension propre à la Ligue des champions. C’est vraiment la compétition où les équipes se subliment. En tant que remplaçant, tu vois bien que les titulaires sont encore plus impliqués.
Comment jugez-vous le rapport de force actuel entre les deux équipes?
Il a évolué. On a maintenant deux formations candidates à au-moins une place dans le dernier carré de la Ligue des champions. Barcelone se comporte très bien en Liga. Le PSG, même si on en fait tout un pataquès parce que c’est Paris, doit digérer sa lourde préparation physique d’avant-saison. La saison commence maintenant pour eux.