Mondial de basket: Vincent Collet, le «gourou» de l’équipe de France
BASKET•Plus que toute autre, la victoire historique des Bleus face à l’Espagne mercredi doit beaucoup à son sélectionneur…Nicolas Camus (avec S.M.)
Difficile, dans cette équipe de France de basket orpheline de Tony Parker, de mettre en lumière un joueur plus qu’un autre. C’est d’ailleurs ce qu’on a apprécié chez elle contre l’Espagne. Cette force collective à toute épreuve, qui a notamment permis aux Bleus de dégoûter les Espagnols dans la raquette, là où ils ont pour habitude de régner sans partage - surtout au complet. Non, pour une fois, l’homme de ce quart de finale historique est peut-être à aller chercher sur le banc. Plus encore que lors de glorieuses batailles passées, la maîtrise d’ouvrage de cet exploit porte une signature: celle de Vincent Collet.
«On attribue souvent les victoires aux joueurs, c’est bien qu’on puisse attribuer celle-ci au coach et à ses assistants car il y a eu beaucoup de travail», relève Pierre Vincent, champion d’Europe 2009 à la tête de l’équipe de France féminine. Après la rencontre, les joueurs eux-mêmes ont spontanément mis en avant la préparation parfaite de l’encadrement. «Vincent accorde énormément d’importance à l’analyse de l’adversaire. Il est particulièrement doué pour ça», estime Christophe Denis, qui connaît bien le fonctionnement des Bleus en tant que membre du staff de l’équipe de France A’.
«C’est le management d’un groupe qui a été mis en valeur»
Reste ensuite la mise en pratique. «C’est là où il est très fort, enchaîne celui qui est aussi l’entraîneur de Rouen. Il ne suffit pas d’élaborer un plan de jeu, ça tous les coachs peuvent le faire, il faut aussi le faire rentrer dans la tête des mecs. Il a réussi à convaincre ses joueurs que la seule manière de battre l’Espagne, c’était de suivre son plan. Ils y ont cru.» Et ont affiché un visage totalement différent que lors du match qui a opposé les deux équipes en poule, où les Bleus avaient pris 24 points dans la vue (88-64).
C’est là que se situe le lien entre deux aspects primordiaux du métier de sélectionneur: coacher et manager. Lors du dernier match de poule face à l’Iran, dans une fin de match très tendue où les Bleus jouaient leur qualification, Vincent Collet a laissé les jeunes Heurtel, Gobert ou Lauvergne se débrouiller sans les cadres Diaw et Batum. Une expérience qui a certainement pesé en quart. «Contre l’Espagne, ce n’est pas le coaching d’un match mais le management d’un groupe qui a été mis en valeur, juge Christophe Denis. Vincent est un grand manager, il a énormément travaillé sur cet aspect. Aujourd’hui, il a une emprise totale sur son groupe, il est écouté. C’est une sorte de gourou.» Un guide encore loin d’avoir mené ses ouailles au bout du chemin.