PSG Handball: Pour Philippe Gardent, «il est normal de dire qu'on veut tout gagner»
INTERVIEW•Après une saison difficile, l'entraîneur du puissant PSG handball estime que les choses se présentent bien à l'entame de ce nouvel exercice...Propos recueillis par Nicolas Camus
La large victoire contre Dunkerque (34-23), dimanche, en finale du Trophée des champions, a idéalement lancé la saison du PSG Handball. Après un excercice 2013-2014 laborieux (victoire en Coupe de France mais «seulement» deuxième du championnat et quart de finaliste de la Ligue des champions), Philippe Gardent, un temps contesté, a finalement remplié. A la veille du premier match de D1, ce jeudi face à Aix, l'entraîneur parisien assure que le club a appris de ses erreurs et se veut optimiste. Surtout depuis que les internationaux français Thierry Omeyer, Xavier Barachet et William Accambray sont venus renforcer un effectif déjà cinq étoiles.
Quels enseignements avez-vous tiré de vos deux premiers matchs lors du Trophée des champions?
On a connu deux matchs complètement différents. L'un, la demi-finale contre Montpellier, où l'on a été mis en difficulté, où l'on avait un temps de retard sur tout. Mais ce qui m'a plu c'est qu'on n'a pas lâché, et on a fini par l'emporter. Ensuite, en finale, toutes les craintes, tout le pesant qu'on avait ressenti sur ce premier match ont disparu. On s'est lâché, et tout a bien fonctionné. C'était important de le gagner pour qu'on n'en parle pas trop. Avec le PSG, c'est quand on perd que l'on nous parle de nos matchs pendant longtemps.
Quelles sont vos ambitions cette saison? Tout gagner?
On est là pour ça. C'est délicat car en France, quand on dit ça, tout le monde pense qu'on a le boulard. Mais on a une très belle équipe, et ce n'est pas insultant de dire qu'on veut gagner toutes les compétitions nationales qui se présentent. On reste humbles, bien sûr, mais c'est normal de viser cela quand on a notre effectif. Ensuite, en Ligue des champions, l'objectif est d'atteindre au moins le final four. C'est ce qu'on veut depuis deux ans. Il y a beaucoup de grosses équipes au niveau européen mais on en a les moyens.
Vous sentez davantage de pression après la saison dernière?
La pression, la pression... On m'en parle beaucoup, mais tous les entraîneurs en ont, pas seulement celui du PSG. Franchement, ça va, je dors bien. Moi mon rôle est d'être vigilant, qu'on ne fasse pas les mêmes erreurs que la saison dernière.
Vous avez parlé de détails à régler dans le jeu. Quels étaient-ils?
Je ne peux tout pas révéler, mais on a mis l'accent sur la défense cet été. C'est vraiment le secteur où on a pêché la saison passée. On a beaucoup travaillé pour trouver le moyen de mieux se placer.
Qu'attendez-vous en particulier de vos recrues sur le terrain, Xavier Barachet et William Acambray?
On avait besoin de joueurs d'impact sur la base arrière, où ceux qu'on on avait, les Narcisse, Kopljar, sont plus des joueurs d'évitement, des félins, si l'on peut dire. Là, avec Xavier et William, on va disposer de davantage de percussion. Et puis il était important de franciser le vestiaire aussi.
Pourquoi, il fallait plus de cohésion? C'est ce qui a manqué l'an dernier?
Beaucoup de petites choses ont manqué, mais cela en fait partie oui. C'est quand même plus simple de faire passer des messages quand on parle tous le même langage. Mais je ne suis pas sectaire non plus. Les Français seront des relais, mais forcément qu'eux. L'important est qu'il n'y ait qu'une seule communauté dans le vestiaire, celle du PSG.
Au-delà du langage, vos recrues françaises, des internationaux confirmés qui savent ce qu'est la gagne, sont aussi attendues dans l'état d'esprit non?
Tout est lié. On a travaillé là-dessus cet été, et jusqu'à maintenant on peut dire que ça porte ses fruits. Mais rien n'est jamais acquis. Une équipe, c'est fragile. On attaque un long chemin. Tout le monde veut notre peau, il faut être préparé à ça.
Cette troisième saison est celle de la maturité pour le PSG?
C'est le but. Après une saison compliquée comme celle de l'an dernier, il est important de cibler les erreurs, de discuter, de communiquer. C'est ce qu'on a fait. Je trouve qu'il y a de bons indicateurs depuis cet été.
Où se situe la marge de progression du club?
A tous les niveaux. On n'a que deux ans d'existance, ce n'est vraiment pas grand-chose. Il y a des progrès à faire sur les plans sportif, logistique, culturel, des infrastructures. On est à l'orée d'un grand club, c'est certain. Mais il faut du temps, même si on veut toujours aller vite. On est tous gourmands de succès, c'est normal.
Cela vous plaît toujours autant d'être l'entraîneur de cette équipe cinq étoiles?
C'est toujours un plaisir, bien sûr. Et quand tout fonctionne c'est encore plus "kiffant". On a nos problèmes aussi. Des problèmes de riches, diront certains, mais ça reste des problèmes. Avoir un tel effectif est une chance, après il faut réussir à tout mettre en place. J'ai cru comprendre que beaucoup voulaient être à ma place, c'est quand même que ça doit être un bon poste (il sourit).