Elle a du mal à réaliser, et pourtant. En dominant la Danoise Caroline Wozniacki dimanche en finale de l’US Open (6-3, 6-3), Serena Williams s’est non seulement imposée pour la 6e fois de sa carrière dans le tournoi new-yorkais, mais a aussi rejoint dans la légende du tennis Chris Evert et Martina Navratilova avec 18 titres du Grand Chelem. Seule, depuis le début de l’ère Open en 1968, l’Allemande Steffi Graf a un palmarès mieux garni avec 22 titres. Si elle ne pense pas encore à ce chiffre mythique, l’Américaine avoue déjà songer à la prochaine marche qui l’y mènera.

Cette finale était particulière parce que vous aviez comme adversaire une amie, Caroline Wozniacki…

Ce n’était pas facile, mais on voulait toutes les deux la même chose. Je suis habituée à jouer contre Venus, je suis entraînée à ce genre de situation et si je peux jouer contre ma soeur, je peux jouer contre n’importe qui. Aucun de mes matchs ici n’a été facile. Caroline commençait à bien renvoyer mes services, elle servait de mieux en mieux, les échanges étaient de plus en plus longs.

Que représente ce chiffre de 18 titres en Grand Chelem?

C’est un chiffre que j’essayais d’atteindre depuis un certain temps, dépuis le début de l’année en fait et je pensais que je n’y arriverais jamais, parce que lors des trois premiers Grands Chelems de l’année, j’étais passée à côté. Trois tournois sans gagner, c’est long pour moi… C’est quelque chose de fort, mais je suis aussi un peu soulagée, car c’est un poids en moins sur mes épaules. Enfant, je n’imaginais pas qu’un jour, mon nom serait sur la même ligne que ceux de Chris Evert et Martina Navratilova. J’étais juste une gamine avec un rêve et une raquette.

Quel est votre prochain objectif?

Je pense déjà au 19e titre, ce qui me déçoit un peu. Cela a fait à peine trois heures que j’ai gagné le 18e et je pense déjà au 19e. C’est incroyable, mais je ne pense pas à 22 (le nombre de titres remportés par Steffi Graf, la joueuse la plus titrée de l’ère Open). Je vais prendre les choses les unes après les autres.

Pouvez-vous revenir sur votre état d’esprit après votre élimination à Wimbledon?

J’étais vraiment déçue, parce que je m’étais tellement entraînée pour ce tournoi, six heures par jour d’entraînement non-stop. Je me suis alors dit que je ne devrais pas m’entraîner autant pour des résultats comme cela (élimination au 3e tour). J’ai essayé quelque chose de nouveau, je suis partie une semaine et demie et je ne me suis pas entraînée autant, j’ai bien sûr tapé des balles tous les jours mais pas pendant aussi longtemps. C’est là aussi que je me suis rendu compte que je devais juste être plus relax. Je me mettais trop de pression alors que je n’avais pas vraiment besoin de remporter un titre de plus, car des titres, j’en avais déjà plein.

Est-ce vrai que vous ne pensiez pas pouvoir gagner ce tournoi?

Je n’avais pas vraiment d’attentes en abordant cet US Open. Mon but était juste de passer le 3e tour, voire les 8e de finale, parce que j’ai vraiment eu beaucoup de mal cette année en Grand Chelem. Mon but était juste de gagner des matchs.