Dans le milieu de la natation française, on a l'habitude de murmurer que quand les relais fonctionnent, tout va. Lundi, les hommes du 4x100m ont remporté le plus beau des métal dans la discipline et lancés parfaitement le championnat d'Europe des Bleus à Berlin. Mais, si le relais s'est appuyé sur plusieurs des hommes forts de l'équipe de France (Stravius, Manaudou et Gilot) et un petit nouveau, le Guyanais Medhy Metella, la délégation tricolore attend de ses championnats un début de relève, avec en ligne de mire les JO 2016 à Rio.

Le patron de la nage française, le DTN Lionel Horter a justement fait le pari, avec son staff, d'emmener de nombreux néophytes (19 débutants en EDF sur 43 nageurs) à Berlin. Mais les petits nouveaux ne sont pas encore au niveau des glorieux anciens. «Les performances sur la saison n'ont pas encore été exceptionnelles, expliquait lundi Romain Barnier, l'entraîneur en chef de l'équipe de France. Mon souhait est de remplacer le volume de médailles ici par des coups d"éclat. Et qu'il y ait un important niveau de progression. Mais on est avec une équipe sans Bousquet, Lacourt, Muffat... ça fait du monde et les jeunes ne sont pas encore prêt à assumer.»

Un zéro pointé aux championnats d'Europe juniors

Le constat est clair. Comme les résultats des juniors de l'équipe de France aux derniers championnats d'Europe de la catégorie aux Pays-Bas début juillet, où les Bleuets sont repartis avec... zéro médaille, pour la première fois depuis très longtemps. «Mais on avait emmené beaucoup de juniors 1ère année, qui ont affronté des juniors 2eme année», défend Anne Riff, responsable du pôle espoir de natation de Font-Romeu. «Mais il faut aussi dire que le niveau s'est homogénéisé en Europe, poursuit-elle. On a beaucoup de jeunes de très bon niveau, mais on cherche à faire éclore des pépites. C'est dur à trouver, mais c'est notre travail (rire).»

Le DTN Lionel Horter voit lui plus loin. «On a anticipé un petit peu en sélectionnant des jeunes de talent. C'est qu'on veut préparer l'avenir. C'est de notre responsabilité de s'alarmer et de travailler en profondeur pour essayer le plus rapidement possible de faire monter une nouvelle génération.» En attendant, l'équipe de France a un titre de première nation européenne de natation à défendre à Berlin.