De notre envoyé spécial à Roland-Garros,

Quelques sifflets des tribunes et une vulgaire double faute, Novak Djokovic vient d’offrir un neuvième sacre à Rafael Nadal (3-6, 7-5, 6-2, 6-4). Touché, le Serbe félicite son adversaire puis se dirige vers sa chaise, mâchoire crispée et regard dans le vide. Arrivé en pleine bourre à Roland-Garros, il a été dominé pour la troisième fois de suite par le maître des lieux. Ça commence à faire beaucoup, surtout quand le tournoi parisien demeure l’unique pièce manquante à sa collection de Grands Chelems et surtout avec une défaite au scénario bien éloigné de l’énorme bras de fer attendu.

Trahi par la chaleur

Soyons francs, la finale 2014 n’a jamais atteint la dramaturgie de la demie 2013 entre les deux hommes. La faute à une condition physique défaillante du Serbe, trahi par la chaleur et auteur d’un petit vomi sur le Central. «Je ne me sentais pas très en forme à la fin du deuxième set et pendant le troisième. Ce n’est pas impossible, mais c’est très, très difficile de tenir contre Rafa sur ce court et de maintenir un niveau très élevé de performance, explique Djokovic. Je n’étais pas au niveau auquel je souhaitais être, surtout sur la deuxième partie du match.»

A son réveil lundi matin, Novak Djokovic sera toujours N°2 mondial et aura bien trop de temps pour réfléchir à son statut de nouvelle victime parisienne favorite de l’Espagnol. «C’est un très grand joueur, il gagnera ici un jour», assure Toni Nadal. Affirmer le contraire serait présomptueux pour un crack âge d'à peine 27 ans et déjà remonté. «Je veux remporter ce tournoi», lançait-il à la cantonnade quelques minutes après la finale. Petit problème, Rafael Nadal ne semble pas partageur. Mais alors pas du tout.