FORMULE 1GP de Monaco: Début de guerre des étoiles chez Mercedes entre Rosberg et Hamilton

GP de Monaco: Début de guerre des étoiles chez Mercedes entre Rosberg et Hamilton

FORMULE 1Les deux pilotes sont désormais plus concurrents que coéquipiers...
20 Minutes avec AFP

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Le duel entre Nico Rosberg et Lewis Hamilton a pris un tour plus agressif, ce week-end en Principauté, lors d'un GP de Monaco riche en petites phrases de toutes sortes, distillées notamment par ceux qui souhaitent déstabiliser le duo de pilotes de l'écurie Mercedes-AMG.

Pas de chance pour les rivaux de Mercedes, non seulement les Flèches d'Argent sont rapides et leurs pilotes intelligents, mais en plus les deux principaux dirigeants de l'écurie allemande, Niki Lauda et Toto Wolff, ne sont pas nés de la dernière pluie et vont faire ce qu'il faut pour calmer le jeu.

«J'ai parlé aux pilotes avant la course et ce n'est pas fini. Je comprends les commentaires qui ont été faits et je me donne deux ou trois jours, mais je peux vous garantir que tout sera réglé avant le Canada. Je leur ai toujours parlé et je vais continuer. Ils ont l'habitude de m'appeler quand ils ont un problème», a dit Lauda de ses deux vedettes.

«Je n'ai pas apprécié qu'il ne salue pas son coéquipier»

Déjà agacé par leur attitude après les qualifications, Lauda a été encore plus énervé par l'attitude d'Hamilton après la course, sur le podium princier: «Je n'ai pas apprécié qu'il ne salue pas son coéquipier, alors que Nico l'a toujours fait (quand Hamilton gagnait quatre GP de suite). Ce n'est pas une question de politesse, c'est pour l'image de marque de Mercedes».

Pendant tout le week-end monégasque, Nico le blond a joué le rôle du gentil, en affirmant même que Lewis était «toujours son ami». De son côté, Hamilton croisait les bras, visage fermé, et ne répondait pas aux questions, ou de manière inaudible, comme une sorte de Kimi Räikkönen des mauvais jours. Le sketch a ravi la presse allemande et les tabloïds britanniques, qui en ont fait des tonnes.

«C'est normal. J'avais les mêmes problèmes avec Prost. Je ne pouvais pas le supporter, mais au moins je lui disais bonjour le matin», continue Lauda. «Il y a certaines limites que je peux rappeler, car je parle le même langage qu'eux, celui des pilotes. Ils me comprennent et ils m'aiment bien».

«Il ne faut pas s'attendre à ce qu'on reste les meilleurs amis du monde»

Prost aussi a donné son avis sur la question sensible de la semaine, qui a totalement éclipsé la polémique sur le bruit des nouveaux moteurs V6 turbo hybrides: «Le duel peut durer jusqu'au bout, mais ce sera difficile, car c'est dans la nature des choses», a dit le quadruple champion du monde. Pour l'instant, Rosberg mène de quatre points, et Hamilton 4-2 au tableau des victoires.

Prost n'adressait plus la parole à son coéquipier Ayrton Senna quand ils dînaient encore ensemble en 1989, à la demande de Ron Dennis, le patron de McLaren, alors qu'ils ne se supportaient plus et se bousculaient sur la piste. Hamilton et Rosberg n'en sont pas encore là, ils ont même commencé à calmer le jeu dès dimanche soir.

«Pour l'instant, je pense que ça se passe bien. Mais ce ne sera jamais parfait car nous sommes des compétiteurs acharnés », a dit Hamilton, pour qui Rosberg est désormais «un collègue» de travail. «Il ne faut pas s'attendre à ce qu'on reste les meilleurs amis du monde et qu'on arrive à se battre de manière acharnée, comme nous le faisons actuellement».

Le deuxième homme fort de Mercedes-AMG, Toto Wolff, a apporté sa contribution technique au débat: «Nico et Lewis sont sûrs d'être traités de manière équitable par notre équipe», a souligné le directeur opérationnel. C'était encore le cas à Monaco, grâce à une équipe d'ingénieurs et de mécaniciens soudés par la soif de victoires, de titres et de reconnaissance. Quel que soit l'heureux élu à la fin.