Enzo Zidane convoqué en Bleu: Pour Alain Giresse, «les comparaisons avec le père sont perturbantes» pour un jeune joueur
INTERVIEWPropos recueillis par Romain Baheux
L'essentiel
L’ancien milieu de l’équipe de France évoque sa relation avec son enfant, également professionnel…
Enzo Zidane a choisi les Bleus. Convoqué pour la première fois en U19 pour une série de tests médicaux début mars, l’aîné de l’ancien meneur de jeu des Bleus Zinédine s’inscrit dans la tradition des «fils de» du football. L’ex-international mythique Alain Giresse, dont le fils Thibault évolue en Ligue 1 à Guingamp, décrit ce rapport particulier entre un père professionnel et son enfant aspirant à le devenir.
Comment avez-vous réagi quand votre fils vous a annoncé qu’il voulait devenir footballeur professionnel?
Il ne dit pas subitement un jour: «je veux devenir pro». Ce sont les circonstances qui font qu’il en arrive là. On connaît son intention de devenir joueur mais on ne peut pas encourager ça quand on sait comment ça se passe l’aspect aléatoire d’un début de carrière professionnelle. On réalise le jour où il franchit la dernière étape.
Comment se comporter avec son fils quand on a été soi-même pro?
On l’accompagne du mieux possible. Il ne s’agit pas de lui faire éviter tous les pièges mais au moins de l’aiguiller dans ses choix, de lui faciliter la tâche. On le conseille sur la préparation et les codes du milieu. En fait, c’est lui qui pose les questions et on échange. Surtout, il faut éviter de jouer le papa donneur de leçons sur ce sport.
Comment l’aider à surmonter les comparaisons inévitables?
Il n’y a pas de préparation pour ce genre de choses mais il faut à tout prix qu’il évite de relever ça et qu’il les ignore au maximum. Ce n’est pas facile et ça peut être perturbant pour lui au début.
Avec l’âge, comment évolue ce rapport?
On continue d’échanger sur le football, on s’appelle après chaque match. On parle avant tout du résultat et de la manière des choses se sont passées. On doit toujours être ce soutien pour lui, l’appui sincère sur lequel il pourra se reposer. Même quand il fait un match moyen, ce n’est pas moi qui va lui mettre la tête sous l’eau. Il est rassuré puisqu’il sait que c’est sans arrière-pensée.