Sotchi 2014/Chapuis: «Dans quinze ans, on en reparlera encore»
JEUX OLYMPIQUES – Jean-Frédéric Chapuis n’en revenait pas d’être accompagné de ses deux potes sur le podium se skicross...Propos recueillis par Julien Laloye
De notre envoyé spécial à Sotchi,
Qui a dit que le skicross était un sport de hasard? Champion du monde en titre et meilleure chance tricolore au départ, Jean-Frédéric Chapuis a passé la journée en tête, à l’exception de peut-être, d’une petite dizaine de secondes pendant la finale. Skieur alpin oubliable qui n’a jamais pu intégrer l’équipe de France ni celle de Suisse, dont il a également la nationalité, le nouveau champion olympique revient sur le chemin tortueux qui l’a amené au titre suprême.
Jean-Frédéric Chapuis, est-ce que vous auriez imaginé devenir champion olympique il y a huit ans quand vous étiez perdu en alpin?
Dans les rêves les plus fous, oui j’y pensais. Mais c’est venu après mon année en Suisse. Je n’avais pas réussi à m’imposer en équipe de France, j’étais allé voir de l’autre côté si ça pouvait marcher. J’ai fait une année qui m’a vraiment redonnné confiance en moi. La culture sportive suisse, c’est quelque chose. En revenant, je me suis dit qu’il était temps de changer de discipline. Ca me trottait dans la tête depuis un moment, je savais que je pourrais avoir des résultats. Je suis content d’en être passé par là, je ne regrette rien !
Quand avez-vous compris que vous pourriez réussir dans cette discipline?
J’ai toujours apprécié le ski cross. Chaque année, j’ai progressé. Mais c’est à partir de ma deuxième année, quand je suis revenu de ma blessure au genou, que j’ai compris que je pouvais faire quelque chose de grand.
Vous avez maîtrisé vos courses de A à Z. Comment faites-vous pour rendre ce sport moins aléatoire qu’il n’y paraît?
Je ne vais pas donner mon secret si je veux continuer à durer (rires). Plus sérieusement, le skicross est discipline à part, elle me convient très bien car on a besoin de bonnes bases d’alpin et d’être agile en l’air. Ca prend du temps de s’habiter en petit groupe comme ça, un peu les uns pour les autres, mais c’est un sport où il faut être joueur et ça, ça me plaît.
Partager ce podium avec deux potes, ça vous fait quoi?
C’est vraiment bonus d’arriver tous les trois sur ce podium. Dans 10 ans 15 ans, on en reparlera quand on fera des bouffes ensemble. On forme une équipe très soudée, c’est agréable de faire un sport avec une bande de potes. Et puis l’effet de groupe permet de tirer tout le monde vers le haut à l’entraînement Une épreuve par équipes, ce serait pas mal pour nous, non?