Sotchi 2014: Forfait, Plushenko en avait plein le dos
JEUX OLYMPIQUES – Trop diminué par des douleurs vertébrales, la star du patinage russe termine sa carrière sur un abandon...Julien Laloye
De notre envoyé spécial à Sotchi,
Une bonne demi-heure que le public de l’Iceberg criait son nom à tue-tête. Evgeny Plushenko, le tsar des tsars, faisait des étirements suspects en attendant son tour. A son entrée sur la glace, il n’essaie même pas. Le dos, opéré il y a un an tout juste – un disque vertébral douloureux- a lâché de nouveau. Le blondinet le plus connu de Russie annonce qu’il ne participera pas à l’épreuve individuelle et s’en va dans un silence incongru.
«Ce n’est pas une tragédie. Ne retenez pas ce jour de lui. J’ai travaillé pendant 20 ans avec lui, et cela a été 20 ans de succès. Ne réduisez pas sa carrière à cet instant», plaide Alexei Mishin, son coach de toujours. Champion olympique à Turin, vice-champion olympique à Salt Lake City et à Vancouver, Plushenko a voulu étirer sa carrière jusqu’à Sotchi. Presque aussi populaire et mégalo que Poutine – son programme s’intitulait humblement «The Best of Plushenko»-, le triple champion du monde n’aurait jamais dû participer à ces JO d’hiver. «J’avais des douleurs partout, c’est ma famille et mes proches qui m’ont convaincu de tenter ma chance», déclarait-il dans une interview à L’Equipe jeudi matin.
Non qualifié, il est finalement repêché par un comité d’experts lors d’un test à huis clos… trois semaines avant les Jeux, prenant la place du jeune Kovtun. Mais Plushenko n’avait qu’un programme dans les jambes, superbement effectué d’ailleurs, samedi dernier lors de l’épreuve par équipe. «Soyez gentils, ne le critiquez pas trop, retenez le positif d’une carrière si riche, pas le négatif de ce soir», insiste une dernière fois Mishin, devant une nuée de journalistes russes au bord des larmes. Jeudi 13, c’est jour de deuil national en Russie.