FOOTBALLBastia: Djibril Cissé proclame son «droit de rêver» en Bleu

Bastia: Djibril Cissé proclame son «droit de rêver» en Bleu

FOOTBALLVolontaire, mais conscient d'être encore loin de son meilleur niveau, l’attaquant international a inscrit le premier des trois buts corses, mardi à Toulouse…
Nicolas Stival

Nicolas Stival

Les courageux spectateurs toulousains (11 027, officiellement), venus assister mardi sous la pluie à un duel du milieu de tableau, ont vécu un double événement: un succès à l’extérieur de Bastia (1-3), une première cette saison, et un but de Djibril Cissé en Ligue 1. L’attaquant de 32 ans n’avait plus marqué en championnat de France depuis un OM - Strasbourg, le 17 mai... 2008 (4-3).

L’ancien Auxerrois et Marseillais a ensuite beaucoup voyagé (Sunderland, Panathinaïkos, Lazio Rome, Queens Park Rangers, Qatar, Russie), avant de signer un contrat de 18 mois pour le club corse, au mois de janvier. «Je ne suis pas un joueur qui réfléchit beaucoup avant de frapper, sourit Cissé, auteur de l’ouverture du score face au TFC, sur un tir puissant de 20 mètres. Je l’ai joué à l’instinct, ça m’a souri. Cela va me donner de la confiance. Quant à la victoire, elle fait du bien au groupe et va aussi calmer les supporters après la gifle à Marseille (3-0)

«J’ai du mal à courir, mais je serre les dents»

Prudent, l’entraîneur bastiais Frédéric Hantz a sorti son avant-centre dès la 56e minute. «Djibril a signé une prestation courageuse, à l’image de l’équipe, dans une position isolée, juge le technicien. Un buteur a besoin de marquer. Maintenant, il doit retrouver sa dimension athlétique. Il faudra être très vigilant en février, parfois le ménager, ne pas brûler les étapes, pour qu’il soit au maximum à partir de mars.»

L’ancien exilé au Kouban Krasnodar, dans le Caucase russe, justifie ces précautions: «les sensations reviennent, il y a juste une petite blessure qui me gêne, au psoas. J’ai du mal à courir, mais je serre les dents.»

Pas de quoi écarter l'international aux 41 sélections de son objectif assumé: retrouver les Bleus. Cette quête un peu folle n’empêche pas une certaine lucidité. «Ce n’est pas après un seul but que je vais reparler de l’équipe de France, il faut continuer à marquer, lance-t-il. On est loin dans la hiérarchie, mais on ne lâchera pas. Il y a toujours des accrocs, des malheurs. Je suis bien placé pour le savoir, je me suis blessé la veille de partir à la Coupe du monde.»

En juin 2006, une horrible double fracture tibia-péroné avait privé l’attaquant, alors à Liverpool, du Mondial allemand. Aujourd’hui, près de deux ans et demi après sa dernière sélection, Djibril Cissé court toujours après son Graal bleu, et cette Coupe du monde au Brésil: «Je suis loin, c’est un rêve. Mais tout le monde a le droit de rêver.»